L'article 87 du code du travail définit le salaire national minimum garanti (SNMG). Le texte note que le SNMG est «fixé par décret, après consultation des associations syndicales de travailleurs et d'employeurs les plus représentatives». Le code du travail précise aussi que la détermination du SNMG tient compte de trois variables : productivité moyenne nationale ; indice des prix à la consommation ; conjoncture économique générale. L'article 87 bis du code du travail stipule que le SNMG comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature, à l'exclusion des indemnités versées au titre du remboursement de frais engagés par le travailleur. M'hamed Hamidouche, économiste auprès de la Banque mondiale, pense que cette définition souffre de quelques lacunes. En premier lieu : la base de calcul du SNMG s'appuie sur des indicateurs méconnus. Il s'agit plus précisément de la moyenne de la productivité qu'on ne connaît pas et de la conjoncture économique avec les facteurs inhérents à son calcul. Reste donc l'indice des prix à la consommation, lequel s'exprime en taux d'inflation, en glissement annuel. Là encore, l'économiste de la BM met en avant le fait que la loi ne définit aucun seuil à partir duquel la révision du SNMG devient inéluctable. Prenant exemple sur la France, M. Hamidouche rappelle que la hausse de l'inflation au-dessus de 2% donne lieu à une révision automatique ; ce qui n'est pas le cas en Algérie. L'augmentation du SNMG donne lieu à chaque fois à des tractations tripartites et dépend de la démarche gouvernementale de l'heure. Elle est aussi enjolivée dans le cadre d'un «discours positif». Ce qui explique, selon lui, le fait qu'on se penche à chaque fois sur la révision du SNMG comme revendication sociale. Quant à la révision du 87 bis, l'économiste attribue la revendication aux travailleurs du secteur public. Il précise que sur les 8 millions de salariés enregistrés, 6 millions travaillent dans le secteur public : Fonction publique et secteur économique public. Ce qui donne tout le poids à la revendication d'augmenter les salaires de base ; le SNMG actuel concerne les salaires de poste. M. Hamidouche estime que les travailleurs du secteur privé s'intéressent beaucoup plus à ce qu'ils touchent réellement qu'à ce genre de considérations. Il a précisé que dans le secteur privé, il est plus judicieux de s'intéresser à la représentation syndicale indépendante et au travail informel. Beaucoup de travailleurs du privé ne sont pas déclarés aux caisses de Sécurité sociale.