L'état des zones industrielles et d'activités dans la wilaya de Blida est plus que préoccupant. Les problèmes y sont tellement nombreux que ces zones semblent fonctionner sans tutelle. Les innombrables requêtes envoyées par les opérateurs économiques aux différents services concernés afin d'aménager ces zones ne sont jamais suivies de concret. Au niveau de la zone d'activité ‘'A'' de Beni Mered, située non loin de la gare ferroviaire de cette ville, c'est carrément le décor d'un bidonville qui s'offre à première vue aux visiteurs tant que les commodités les plus élémentaires y font défaut. Cette zone qui existe pourtant depuis dix ans n'a jamais été aménagée. Ses ruelles manque cruellement de bitumage, rendant ainsi ce site difficilement accessible. Dès qu'il vente, ce sont de gros nuages de poussières qui caractérisent les lieux. En hiver, cette zone devient synonyme d'une grande marrée d'eau où il est souvent difficile, pour les travailleurs, de rejoindre leur poste à pied. En constatant que leurs doléances sont restées lettres mortes, et en dépit de leur organisation en un comité, certains opérateurs économiques n'ont pas trouvé mieux pour minimiser la montée de poussière que d'asperger certaines ruelles de cette zone d'huile d'automobile usée. Une méthode qui n'est pas sans conséquences néfastes sur l'environnement et même sur la santé humaine. Ça risque aussi de rendre le sol inflammable en cas d'incendie. « Avoir recours à un système D dans une zone d'activité ou industrielle relève certes de l'illogique. Mais que voulez vous qu'on fasse ? Nos bureaux sont envahit par la poussière », atteste un industriel rencontré sur place. La même zone qui contient une vingtaine d'opérateurs manque aussi d'éclairage. La sécurité y fait donc défaut et les badauds, munis de leurs épées, ont investit plusieurs fois les lieux. Pas de trottoirs, pas de caissons pour contenir les ordures. Résultats : les déchets sont jetés dans des espaces non encore exploités et tarde à être ramassés. « Personnellement, je paye jusqu'à 100 millions de centime comme TAP à la commune de Beni Mered mais je ne vois rien sur le terrain », insiste un opérateur possédant une marbrerie dans la zone en question. Contacté, le P/APC de Beni Mered dit que ses services ne sont pas concernés par cette zone qui patauge, depuis sa création dans le flou. En effet, la zone en question a été créée par les services de l'agence foncière de Boufarik, laquelle n'existe plus actuellement. Les terrains ont été vendus à l'époque sans que la zone ne soit viabilisée convenablement et sans que les commodités ne soient mises au profit des opérateurs bénéficiaires. « On a payé de nos poche l'installation des conduites du gaz dont le montant s'élève à 280.000 DA », insiste t-on. Aujourd'hui, aucun organisme ne semble être prêt pour trouver une solution à cette zone. L'agence foncière de la wilaya de Blida a hérité ce problème mais sans rien faire... Même constat ailleurs Un peu plus au nord de cette zone et toujours à Beni Mered, une autre zone d'activité ‘'B'' existe. Les problèmes qui les caractérisent sont généralement semblables avec la première zone. Créée il y a une quinzaine d'années, elle est tellement délaissée que les chiens errants y trouvent un refuge par excellence. « Les travailleurs qui viennent de bon matin sont généralement obligés d'être munis de bâtons pour éviter le pire », assure des opérateurs de cette zone, avant de poursuivre : « Le téléphone tombe souvent en dérangement et pour bénéficier de l'Internet, il faut mener un véritable parcours du combattant ». Au niveau de la Zone industriel de Ben Boulaïd, la plus ancienne (une quarantaine d'années) et la plus vaste (160 hectares/ 270 lots), c'est aussi le même constat : manque d'éclairage, dégradation avancée de la chaussée, absence de sécurité et de ramassage d'ordures, vols et agressions… Un opérateur de téléphonie mobile et un industriel ont eu carrément recours à des vigiles armées pour sécuriser leurs biens. « Une véritable honte dans un endroit pourvoyeur de plus-value à l'économie national. Tellement qu'on est délaissé que l'on se sent même obligés de brûler nos déchets faute de ramassage », déplorent des opérateurs. Cette zone a été, officiellement aménagée entre 2006 et 2008 pour un montant dépassant les 200.000.000 Da (réhabilitation des réseaux d'assainissement, de voiries, d'alimentation en eau potable et de l'éclairage public). Sur le terrain, rien ne prouve que la zone en question a été aménagée il y a à peine 3 ans ! Gestimit sombre dans ses problèmes L'organisme Gestimit qui est le gestionnaire des zones industrielles de Ben Boulaid et Ouled Yaïch, ainsi que de la zone d'activité Beni Mered ‘'B'' semble se préoccuper surtout de ses problèmes internes que de ses véritables missions. Le siège de cet organisme laisse à désirer ; un petit appartement manquant ‘'d'aménagements'', de moyens et de commodités. « On aurait mieux fonctionner si on avait plus de moyens. Le budget qui nous est alloué est insignifiant. Nous ne sommes pas motivés pour le travail tant que les moyens manquent et tant que nos salaires sont dérisoires. Il faut chercher d'autres types de financement de notre organisme pour qu'on puisse mener à bien nos missions », déplorent des travailleurs de Gestimit, avant de poursuivre : « Les charges des opérateurs économiques qui vont à nos caisses ne sont guère suffisantes. 12 DA seulement le m⊃2; est la taxe que doit payer l'opérateur annuellement. Le paradoxe est que Gestimit est une SPA sans actionnaires. Seul l'Etat en est actionnaire et les pouvoirs publics ne font rien pour le booster ».