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«Sans l'engagement des sociétés, aucune révolution ne peut se réaliser» Dahmani Raja. Représentante du Forum de la jeunesse pour la citoyenneté (Tunisie)
-La révolution en Tunisie a suscité une vague d'espoir dans la région du Maghreb et du monde arabe. Les sociétés maghrébines ont compris que le totalitarisme n'est pas une fatalité et qu'il est possible de démocratiser tous les pays de la région. Selon vous, les conditions sont-elles réunies pour construire un Maghreb des peuples qui sera à la hauteur des espérances des jeunes ? Cette rencontre n'est pas la première du genre. Les jeunes et les peuples de la région se sont rencontrés à plusieurs reprises, notamment lors du Forum social maghrébin pour un nouveau Maghreb. Aujourd'hui, nous nous rencontrons aussi pour que les pays arabes accèdent à des systèmes démocratiques où les populations jouissent de la liberté, de la dignité et qui croient en l'égalité entre les sexes et la construction d'une société moderne. -Les peuples peuvent-il réaliser ce que les régimes n'ont pas pu faire après des dizaines d'années d'indépendance ? Tout est possible. Il n'y a rien d'impossible. Tant qu'il y a une volonté de changement, tout peut se réaliser. En Tunisie, il y a eu des luttes qui ne datent pas d'aujourd'hui. Elles remontent jusqu'à l'époque du président Bourguiba. Elles n'ont pas commencé seulement sous le système Ben Ali. Il y a eu des partis d'opposition actifs, des associations, des organisations et l'UGTT qui organisent des mouvements de protestation pour arracher des revendications sociales. Cela a été payant. Tout dépend de l'engagement des sociétés. Sans cela, aucune révolution ne peut se réaliser. -Le peuple tunisien s'apprête à élire, dans les prochains jours, une Assemblée constituante. Selon vous, les Tunisiens peuvent-ils dépasser tous les problèmes et mettre le pays sur la voie de la vraie démocratie ? Auparavant, il n'y avait en Tunisie qu'un seul parti au pouvoir. Les partis d'opposition n'avaient pas d'agrément et ne pouvaient pas activer sur le terrain. Il y en a d'autres partis fantoches qui soutiennent le régime. Actuellement, les choses ont changé ; plus de 100 partis ont eu leur agrément et la majorité de ses partis se présenteront aux élections sur l'Assemblée constituante. En plus, nous avons enregistré près de 1200 listes électorales. Nous avons fait un travail de sensibilisation pour construire un projet de société qui permettra d'instaurer un Etat démocratique. Toutefois, il y a des appréhensions concernant les mouvements islamistes. C'est une réalité qu'on ne peut pas occulter. Il y a eu même des partis salafistes qui activaient auparavant dans la clandestinité, qui font un forcing actuellement. Mais nous souhaitons qu'il y ait une mobilisation pour mettre en place une Constituante qui garantira les acquis des Tunisiens et leur révolution.