Trottoirs défoncés, bouches d'égouts béantes, murs délabrés, bâtiments lépreux et pollution à grande échelle. C'est ce qui caractérise actuellement la cité Mentouri, ex-Le Bosquet. Composée uniquement d'immeubles, dont 6 tours de 10 étages chacune, cette cité construite dans les années 1960, à l'orée du quartier de Sidi Mabrouk, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Les immeubles de la cité, malgré les matériaux nobles utilisés pour leur construction, ne sont plus qu'un amas d'appartements superposés où tout manque: la lumière dans les escaliers, les dévidoirs, etc. Les jours de pluie sont vécus comme un calvaire pour les habitants qui voient leurs murs et plafonds infiltrés par la pluie qui se déverse dans les vides sanitaires mais également dans les niches des compteurs électriques et les câbles, provoquant souvent des courts-circuits. «Nous avons été contraints à maintes reprises, ces dernières années, à passer plusieurs nuits à la lumière des bougies. A cause des infiltrations d'eau, en temps de pluie, les coupures de courant sont fréquentes», témoigne, non sans dépit, un habitant du quartier. «Nous avons sollicité les services de l'OPGI pour des travaux d'étanchéité, mais ces derniers tardent à intervenir», ajoutera notre interlocuteur. Des habitants, au mépris de la loi, ont d'autre part, opéré des changements à l'intérieur des appartements allant jusqu'à transformer ceux, situés au rez-de-chaussée, en commerces en abattant au passage des murs porteurs. Il n'y a pas un seul trottoir indemne. Les couvercles des bouches d'égouts ont tous disparu, ce qui permet l'obstruction des avaloirs. Les routes son truffées de nids de poule et de crevasses dissuadant les plus hardis des automobilistes. La boue est devenue, les jours de mauvais temps, l'ami le plus fidèle des résidants. Les ascenseurs sont en panne depuis des lustres et les murs de soutènement de la cité menacent de s'écrouler à tout moment. Les bacs à ordures, en nombre très insuffisant, n'arrivent pas à contenir tous les détritus qui s'accumulent et se transforment en festin pour les rongeurs dès la tombée de la nuit, moment propice pour les dealers d'écouler leur poison bien que le fait ait été signalé à qui de droit, soulignent des habitants. Le seul espace vert de la cité est squatté à longueur de journée par des délinquants de tout acabit et se transforme, jusque tard dans la nuit, en lieu de beuveries. Mais ce qui attire le plus l'attention du visiteur, c'est la saleté qui caractérise le quartier. Les agents communaux chargés de l'entretien de la cité ne travaillent pas le week-end, instituant ainsi un balayage de cinq jours sur sept, auquel il faut ajouter l'absence de civisme de certains riverains.Triste état de fait pour une cité se retrouvant aujourd'hui sinistrée, à l'instar de nombreux de quartiers de la périphérie de la ville, à cause de la défaillance criarde des pouvoirs publics en matière de sauvegarde de l'environnement de proximité.