Sofiane Chourabi, 29 ans, journaliste et blogueur tunisien, est le lauréat du prix Omar Ourtilane 2011. La distinction lui a été remise lundi soir à l'hôtel Hilton à Alger lors d'une cérémonie organisée par le quotidien El Khabar. Ahmed Béjaoui, président du jury, a indiqué que le choix de ce journal est l'expression d'un soutien pour la presse tunisienne qui œuvre actuellement à construire la démocratie après la chute de la dictature de Zine Al Abidine Ben Ali. «Sofiane Chourabi est un symbole dans le combat pour la liberté d'expression et pour la construction de la démocratie en Tunisie», a-t-il dit. «Ce prix honore l'ensemble des journalistes tunisiens qui ont défié l'ancien régime de la répression et qui ont résisté à la tyrannie. Finalement, et en dépit de toutes les pressions, ils sont sortis victorieux de ce combat. Je crois que c'est un bon début pour ma carrière dans le métier», nous a déclaré Sofiane Chourabi après la cérémonie de remise des prix. Le nouveau défi des journalistes en Tunisie est, selon lui, de nettoyer les médias des résidus de l'ancien régime et d'améliorer le niveau professionnel de la presse. Membre du Conseil de la haute-instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, Sofiane Chourabi est président de l'association Conscience politique. Il est correspondant à Tunis du quotidien libanais Al Akhbar. Il a, durant les années hivernales des clans Ben Ali-Trabelsi, travaillé pour le journal d'opposition Al Tariq Al Jadid. Il est l'un des principaux animateurs des blogs politiques en Tunisie au point de devenir une star dans l'ensemble du monde arabe. Le jury du prix Ourtilane a décidé également d'attribuer un prix à Boubekeur Hamidechi pour l'ensemble de sa carrière. A 65 ans, cet ancien journaliste des quotidiens An Nasr, Les Nouvelles de l'Est, Le Matin et El Watan, anime une chronique hebdomadaire au Soir d'Algérie. Sans concession et toujours avec des mots soigneusement choisis, Boubekeur Hamidechi offre à ses lecteurs des chroniques qui peuvent être prises comme modèles dans les écoles de journalisme. Modeste, le journaliste a dédié son prix à son épouse. «Sans elle, je ne suis rien», a-t-il confié. Boubekeur Hamidechi a eu l'honneur de travailler sous les ordres du romancier Malek Haddad dans la rubrique culturelle d'An Nasr au milieu des années 1960. Durant la cérémonie, un documentaire sur la vie de Omar Ourtilane, rédacteur en chef d'El Khabar, a été projeté suscitant beaucoup d'émotion parmi les présents. Omar Ourtilane a été assassiné à Belcourt, quartier d'Alger, à quelques pas de la Maison de la presse Tahar Djaout, le3 octobre 1995. Ses assassins n'ont été ni arrêtés ni jugés. Pour rappel, le jury du prix Omar Ourtilane est composé des journalistes Ali Djerri, Zoubir Souissi (Algérie), du sociologue Nacer Djabi (Algérie), du critique de cinéma et journaliste Ahmed Boughaba (Maroc), de la journaliste Giuliana Sgrena (Italie) et de l'homme des médias Yahya Chakir (Jordanie). Mme Zakia Ourtilane, veuve du défunt journaliste, assiste aux travaux de ce jury qui se réunit habituellement printemps pour désigner les lauréats