Le torchon brûle entre les propriétaires et éleveurs de chevaux et la société des courses hippiques. Une vive polémique a mis aux prises lundi les propriétaires et éleveurs des chevaux de course de l'hippodrome Kaïd Ahmed de Tiaret à la direction de la société des courses hippiques et du pari mutuel d'Alger (SCHPM) à propos d'une trêve que les protestataires trouvent unilatérale et n'obéissant pas à une approche visant une meilleure concertation pour le plus grand bien du cheval et de son développement. Une polémique qui a valu donc une longue lettre au directeur général, ponctuée d'un échange de propos virulents qui démontre toute l'étendue du désarroi dans lequel sont plongés ceux parmi les principaux éleveurs et propriétaires de chevaux à l'échelle nationale. Une entité qui regroupe d'ailleurs les meilleurs haras du territoire, mais qui se trouve pénalisée par une trêve automnale de deux mois que le directeur de l'organisation des courses (DOS) qualifie de fermeture pour des raisons liées à une approche aux contours flous.C'est à ce titre que les propriétaires et éleveurs de chevaux, partenaires et acteurs importants en sont venus à se demander sur «le pourquoi de leur non consultation préalable» sachant que «la région qui présente un climat hivernal rude et froid reste un handicap majeur dans les préparations physiques des athlètes par les professionnels, d'une part, et d'autre part, de par ce qu'il engendre comme affection tendineuse et osseuse des chevaux de compétition». Quelque part, soulignent les rédacteurs de la lettre : «Nous sommes lésés», non sans citer des causes techniques, les incidences financières ainsi que les causes professionnelles qu'engendre pareille décision : «Un important parc par rapport à l'effectif global des chevaux à l'échelle nationale, l'homogénéité des courses, la praticabilité de la piste en automne en dépit de ses lacunes, enchaînement de l'entraînement des chevaux entre deux meetings, baisse de forme des chevaux après interruption des entraînements». S'agissant des finances, il y a «augmentation des charges d'entretien des chevaux, décroissance de la région qui reste à vocation équine (élevage de toutes les races)» Au plan socioprofessionnel, il est fait état de «l'abandon de leurs postes de jockeys-garçons d'écurie-lad (palefrenier), aucune couverture sociale et perte du pouvoir d'achat de tout le personnel gravitant autour de cette activité». Destinée à une prise de conscience des décideurs, les représentants des propriétaires arguent à l'appui de cette contestation «des palliatifs» dont celui lié à l'aménagement de la piste d'une longueur de 1300 m puisque l'activité étant forcée à l'arrêt. L'annulation des courses depuis mardi 27 septembre signifie fermeture de l'hippodrome Kaïd Ahmed sans écrit officiel si l'on se fie à une déclaration de presse du directeur de l'hippodrome. Une fâcheuse situation qui, sans convaincre de son bien-fondé par les concernés, ne semble point émouvoir le DOC qui parle d'une action qui viserait les neuf champs de course du pays à tour de rôle. Tiaret visée par la même décision tout autant qu'El Eulma continuera à prendre son mal en patience, car le développement de l'élevage équin en Algérie et les investissements consentis pour sa promotion continuent d'être l'otage d'enjeux à définir par la tutelle.