Pratiquement, tout est à revoir dans le réseau d'assainissement de Constantine et, par voie de conséquence, dans la gestion des eaux usées urbaines qui laisse à désirer, selon un constat dressé par la direction de l'environnement. Regards de visite qui débordent au pied des habitations, entraînant des nuisances qui se mesurent, dans les cas extrêmes ou en période de fortes chaleurs, par l'apparition de maladies à transmission hydrique. A ce propos, il est utile de rappeler que 239 cas de méningite, 33 cas de typhoïde et 29 cas de dysenterie avaient été recensés en 2003 sur le territoire de la wilaya de Constantine. Déversoirs d'orages bouchés, responsables en cas de généreuses ondées de l'impraticabilité de nombreuses voies de circulation et de places publiques transformées en marécages. Près de 40 000 m3 d'eaux usées, sur un volume global de 920 000 m3 environ, sont rejetées à l'état brut dans les milieux récepteurs et en particulier dans les oueds Rhumel, Boumerzoug, Mellah, Smendou et El Guerrah. La défaillance est imputée à une insuffisance des raccordements des voies de rejet sur les collecteurs principaux chargées de charrier les eaux usées vers la seule station d'épuration qui ne recevrait, de ce fait, qu'un débit de 180 l/s. Résultat, nos oueds ont atteint un niveau de pollution intolérable. « D'autant, souligne-t-on à la direction de l'environnement, que la plupart des unités industrielles fortement polluantes et les stations de lavage graissage continuent à empoisonner par leurs rejets sauvages les oueds Rhumel et Boumerzoug, sachant que ces cours d'eau déversent en aval leurs eaux toxiques dans le lit du barrage de Beni Haroun. » En outre, rappelle cette même source d'informations, d'autres défaillances ont été relevées dans la gestion du réseau d'assainissement de la wilaya de Constantine. « A commencer par la méconnaissance du réseau existant, notamment les tracés, les diamètres des canalisations, leur profondeur, leurs débits et les caractéristiques des effluents. Vient ensuite la vétusté de certains réseaux, le sous-dimensionnement des canalisations et les défauts de réalisation. A noter enfin le non-respect des normes de rejet et l'insuffisance du contrôle technique à toutes les étapes, des études à la conception et au suivi jusqu'à la réalisation et la réception des ouvrages. » On mentionne également que 20% de la population de la wilaya de Constantine n'est pas raccordée au réseau d'assainissement. Leur seul tort est d'habiter dans les poches de pauvreté qu'on retrouve essentiellement dans les régions enclavées, les mechtas isolées et les zones d'habitations précaires, en d'autres termes les bidonvilles. Et c'est là évidemment que, faute d'un réseau d'évacuation des eaux usées, on recense chez cette frange de laissés-pour-compte le plus grand nombre de pathologies à transmission hydrique et d'autres maladies, dont les vecteurs sont, entre autres, l'humidité, les rats et les moustiques. Pour sa part, la population raccordée est estimée à près de 900 000 habitants répartis sur douze zones urbaines et quatre zones dites semi-rurales.