Symptomatiques des difficultés qui ressurgissent de façon récurrente dans le secteur de l'éducation à El Bayadh, des mouvements de protestation sont régulièrement signalés au sein des établissements de l'enseignement public dont le personnel d'encadrement en premier lieu. Les élèves sont contraints de monter au créneau pour protester, les uns contre les conditions de travail déplorables et les autres pour vilipender les affres qu'ils sont obligés de supporter pendant leur fréquentation de ces lieux de savoir. Autant dire que la sérénité nécessaire à l'exercice pédagogique semble avoir déserté ces vénérables enceintes. Après les habitués du CEM Kerkeb Kaddour, situé au centre ville, qui se sont abstenus, au cours de la semaine dernière, de rejoindre,qui ses bancs et qui son pupitre pour la sempiternelle question de l'absence de chauffage, c'est au tour de ceux de l'école Boumahraz Kaddour, à Ouled Yahia, quartier défavorisé s'il en fut, d'interrompre ce samedi, pendant une heure, les cours qu'ils n'ont pas plus tôt entamer. L'indifférence des autorités locales devant les multiples carences qu'ils n'ont pas manqué de soulever, à travers une vingtaine de correspondances et quatre lettres motivées, a provoqué cette action d'indignation, selon le chef d'établissement. Meilleure preuve, selon cette source, de la légèreté avec laquelle la présente année scolaire avait été préparée, et de l'incapacité de la direction de l'Education à gérer des impondérables qui, somme toute, relèvent de préoccupations tout à fait ordinaires. Pour ce qui est du premier établissement, son directeur nous apprendra que les défaillances répétées du système de chauffage central, installé depuis 1975, sont à l'origine de la décision des enseignants et des élèves d'interrompre les cours. Ajoutant qu'une partie des 150 radiateurs avait été remplacée en 2002 et montré la limite de ces appareils, déjà au cours de l'année précédente. Protestations en perspective Certaines indiscrétions assurent que ces équipements fonctionnels au niveau d'une structure locale, ont été démontés pour être repeints et fournis à l'établissement précité comme neufs. Ils ne tarderont pas à laisser apparaître leurs défauts, surtout lorsqu'ils se révèleront être de consistance ferreuse, au lieu de la fonte appropriée pour ce genre d'installation. Ce qui donnera lieu à de multiples fuites, entraînant l'accumulation des eaux à l'intérieur des salles de classe, lorsque la pression d'eau chaude est relevée pour alimenter les radiateurs des étages supérieurs. L'apparition d'un court-circuit, lors des tentatives de réparation, nécessitera de mettre le système à l'arrêt. Le déplacement du chef de cabinet de la wilaya et du directeur de l'Education fera dire au chef de l'établissement : « pourquoi faudrait-il que ces réactions n'interviennent que lorsque les protestations surgissent pour des détails qui auraient très bien pu trouver une solution lors des préparatifs de la rentrée scolaire ? ». Les enseignants et les élèves du second établissement déplorent le fait d'être exposés au froid depuis plus d'un mois, alors qu'une canalisation de gaz de ville passe à proximité de l'école. L'état de la cour qui n'est pas revêtue, occasionnant de fréquentes chutes aux élèves, le portail de l'entrée principale qui risque à tout moment d'être à l'origine d'un accident et une alimentation en énergie électrique irrégulière, sont les principales revendications qu'ils soulèvent pour, disent-ils, attirer l'attention des parties concernées. Ajoutant que si ces conditions ne connaissent pas d'améliorations dans les prochains jours, ils se réserveraient le droit de recourir à une grève illimitée. Avec le mouvement auquel ont appelé les syndicats du personnel de l'éducation à partir d'hier, il est fort à parier que c'est une autre année blanche qui se profile à l'horizon ; au détriment des écoliers dont l'intérêt ne semble préoccuper personne.