Les blocs ne disposent d'aucune issue de secours ni d'aucun poste d'incendie. Pour certains bénéficiaires contestataires, les locaux devraient être détruits en raison de graves problèmes de sécurité. Deux années après une première distribution et 18 mois après l'installation des quelques «pionniers», les locaux professionnels, ou ce qui est communément appelé le programme des 100 locaux par commune, de Tazmalt n'arrivent toujours pas à démarrer. Moins de 10 % ont ouvert et tentent, depuis une année et demie de résister, tant bien que mal, dans ce véritable «désert en plein ville», espérant que les autres bénéficiaires se décident, enfin, à s'y installer pour que l'endroit s'anime et se transforme en un centre d'activité digne de ce nom. Mais, allez avoir l'envie de travailler dans un minuscule local perdu dans un dédale de couloirs au 2e étage d'un bloc à l'air très austère où, vous êtes sûr, aucun client ne risquera de s'y aventurer. Il est d'ailleurs fort à parier que peu de bénéficiaires s'y installeront. Et pour cause ! Ce mastodonte sans charme et sans vie, mal conçu, ne répondant pas aux normes minimales d'architecture et de sécurité, dépourvu de toute commodité n'arrive plus à avoir le moindre petit attrait pour la plus grande majorité des bénéficiaires. Ce fut d'ailleurs une bien désagréable surprise pour ces derniers de découvrir de plus près «ce cadeau empoisonné» destiné aux jeunes promoteurs de projets dans le cadre des dispositifs Ansej, Cnac et Angem. Et à chaque distribution, son lot de recours, dont peu aboutissent. Normal, il est impossible de satisfaire tout le monde. Et tout le monde voudrait bien un local spacieux et au rez-de-chaussée. Mais là aussi le problème est la conception de ces locaux qui sont loin de répondre aux normes architecturales de base. 200 locaux, au lieu des 100 prévus la première fois, sont «posés» là n'importe comment, dont certains sont carrément inutilisables. Certains ne disposant même pas de fenêtre ou toute autre ouverture ! Et enfreignant les règles et normes de sécurité de base, les couloirs sont de 1,50 mètre, au lieu des 2,50 mètres réglementaires. Pis, les blocs ne disposent d'aucune issue de secours, ni aucun poste d'incendie. Pour certains bénéficiaires contestataires, étant donné ce grave problème de sécurité, les locaux devraient être … détruits. «Lâchage» C'est le nombre (200) qui, finalement, aura décidé de la conception de ces locaux, au lieu que ce soit les normes universelles d'architecture et de sécurité. Et certainement pas l'étude préalable des besoins ! Et cela aura aussi causé une iniquité qui a soulevé tant de contestations : la surface des locaux. Pratiquement du simple au … triple : de 16 m2 à 44 m2. Enfin, ce qui fait que la majorité des bénéficiaires ne se pressent pas de s'y installer, c'est bien l'impossibilité de la concentration de certaines activités dans une seule place. S'il n'y a pas de gros inconvénients d'avoir une dizaine d'ateliers (de couture par exemple) au même endroit, ce n'est pas tout à fait évident pour le cas des cafétérias, fast-food et autres restaurants. Pour d'aucuns, avec tous ces problèmes, cet important investissement peut toujours, avec un minimum d'imagination, être sauvé et constituer une bonne opportunité pour la ville. Mais ce qui semble définitivement condamner ces locaux, c'est bien le «lâchage» des autorités publiques. Depuis près de deux ans, le collectif de bénéficiaires demande l'aménagement du site, et notamment l'accès principal et unique aux locaux, qui logiquement devait être réalisé avant même la distribution des locaux. Sans lequel accès, les lieux ne sont même pas fréquentables. Faisant face à un terrain vague non aménagé, les locaux n'offrent aucun visage sécurisant. À l'hiver, un véritable lac prend la place de l'accès principal. Et pourtant, il suffit d'un peu de bitume pour donner une toute autre image des locaux. Voulant se prendre en charge, les bénéficiaires, en cotisant, avaient fait un premier travail en déblayant une partie du remblai qui gênait la route. Mais ce n'est pas dans leurs moyens de réaliser la totalité de l'aménagement. Mais les autorités semblent faire peu de cas des locaux. Ils s'en lavent carrément les mains. Même le simple gardiennage des locaux n'est pas assuré. Les condamnant, ainsi, à une lente et inexorable déperdition.