116 cancéreux sont en attente de traçage ; ils ne seront programmés qu'une fois les deux machines fonctionnelles. Le professeur Afiane, chef du service de radiothérapie, confirme l'arrêt programmé des deux simulateurs du service et que deux nouveaux appareils sont en cours d'installation. «Ceci n'influe en rien sur la prise en charge des malades puisque les machines de traitement, à savoir les accélérateurs, sont fonctionnelles», nous a-t-il déclaré avant de s'en prendre aux journalistes, à qui il reproche de n'avoir pas pris la peine de vérifier que le service n'a pas fermé. «Au lieu de rendre hommage à toute l'équipe du service qui a travaillé dans des conditions horribles de jour et de nuit, la presse n'a pas trouvé mieux que de nous dénigrer et d'annoncer la fermeture du service», déplore-t-il. Mais il reste que les malades qui avaient rendez-vous pour le traçage mardi et mercredi derniers – soit le lendemain de l'affirmation du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, à la télévision, que le service est toujours fonctionnel – ont été renvoyés à des dates ultérieures. Le professeur Afiane affirme que «ces malades sont listés et seront appelés une fois que les appareils seront en marche». Il est donc clair que des malades n'ont pas accès aux soins dans les délais prescrits. Si le service n'assure plus, du moins pour le moment, le traçage, cela veut dire que la chaîne de traitement est interrompue. Le professeur Afiane assure que les machines seront fonctionnelles à partir du 2 novembre prochain, «mais les rendez-vous de consultation sont effectivement très éloignés ; le dernier est fixé pour le mois d'avril 2012», a-t-il souligné. «Les traitements ne pourront donc commencer qu'en juin 2012. Une situation qui est loin d'être de la responsabilité du CPMC vu le nombre de malades qui affluent vers cet établissement», a-t-il ajouté. Une situation que le professeur Bouzid, chef du service d'oncologie au CPMC, a dénoncée lundi dernier sur les ondes de la radio Chaîne III, disant tout haut ce que pensent tout bas la majorité des praticiens du CPMC. Il trouve anormal qu'un cancéreux diagnostiqué en octobre 2011 ne puisse avoir son traitement de radiothérapie qu'en juin 2012. Il est à noter que 116 cancéreux tracés attendent leur traitement de radiothérapie et 170 patients sont actuellement traités chaque jour. L'association El Amel d'aide aux cancéreux, qui a alerté sur le retard des rendez-vous, s'inquiète pour la santé des malades et dénonce un grave problème national. Pour la présidente de l'association, Mme Kettab, le cas du CPMC n'est qu'un exemple parmi d'autres. «Le problème ne réside pas en un simulateur. Le drame est dans toute la prise en charge des cancéreux, en l'occurrence l'accès au traitement de radiothérapie au niveau national. Nous avons lancé un SOS parce que des dizaines de malades décèdent chaque jour. Le ministre de la Santé a lui-même déploré le fait que sur 28 000 malades, seuls 8000 sont traités. Notre association se démène aux côtés des médecins qu'ils soient en radiothérapie, en chirurgie, en oncologie ou ailleurs pour que les malades puissent avoir les meilleurs soins. Notre souci, en tant qu'association, est d'interpeller les pouvoirs publics pour trouver des solutions à cette situation dramatique et non de renvoyer la balle aux responsables de ce chaos.»