La libération des deux marins, algérien et ukrainien, du vraquier Blida en otage, semble avoir donné un nouveau souffle à l'affaire des 17 marins algériens enlevés par des pirates somaliens. Hier, quelques membres des familles des marins se sont réunis avec Nacereddine Mansouri, directeur général d'International Bulk Carriers (IBC), armateur du navire. Les questions des familles des otages tournaient autour des négociations qui «n'avancent pas à la vitesse souhaitée». Mais la promesse faite par le DG d'IBC a réussi, un tant soit peu, à calmer les esprits. Nacereddine Mansouri a assuré aux familles que les négociations vont être relancées entre l'affréteur jordanien et les pirates somaliens avant mercredi, jour d'une énième rencontre entre les proches des otages et le DG d'IBC. Des négociations qui butent sur le montant de la rançon qui aurait été revu à la hausse par les auteurs de l'enlèvement. Ce qui ne rassure pas les proches qui, partagés entre espoir et angoisse, affichent une inquiétude justifiée, notamment après la libération de Azzedine Toudji. «Je ne sais si mon frère est en vie ou pas. Dans quel état de santé il est. Ma famille est malade à force d'attendre depuis 10 mois. C'est insupportable», déplore la sœur d'un marin. De son côté, Noureddine Toudji, frère de l'otage relâché, rassure ses «compagnons» : «J'ai eu ce matin (hier, ndlr) mon frère au téléphone qui m'a confirmé que ses camarades ne sont pas malmenés», indique-t-il. Au sujet de son frère, Noureddine précise que Azzedine se trouve dans un hôpital à Djibouti, suite à un malaise cardiaque, raison pour laquelle ses ravisseurs lui ont rendu sa liberté. Originaire de Dellys, Azzedine Toudji, 52 ans, est père de cinq enfants. Mardi soir, c'est lui-même qui a contacté son fils pour lui apprendre la bonne nouvelle. Le désormais ex-otage sera «rapatrié à bord d'un avion militaire vers la base de Boufarik (Blida), dans trois jours, mais sa famille ne pourra le voir que quelques jours après son retour en Algérie, après un passage chez les services de sécurité pour un débriefing», selon une source proche du dossier. Le vraquier battant pavillon algérien, MV Blida, avait été victime, le 1er janvier 2011, d'un acte de piraterie en haute mer, alors qu'il se dirigeait vers le port de Mombasa au Kenya. Le navire avait à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne. Le directeur général d'IBC avait indiqué, en septembre dernier, que le contact avec les pirates «n'avait jamais été rompu», citant l'affréteur (Leadarrow) qui a mis sur pied une cellule de crise à Athènes.