Aucune des maladies ravageant d'ordinaire le cheptel ovin de la wilaya n'a été décelée cette année. En marge d'une assemblée générale des travailleurs de la terre de la wilaya de Biskra, organisée hier par la chambre d'agriculture, au cours de laquelle les bilans moral et financier de cette organisation professionnelle ont été approuvés et de nouveaux représentants élus, Mohamed Mehaïta, président de l'association des éleveurs a soutenu que ce créneau d'activité se portait bien. Selon lui, aucune des maladies ravageant d'ordinaire le cheptel ovin de la wilaya, estimé à plus de 800 000 têtes, n'avait été décelée cette année. Imputant cette situation aux mesures de soutien et d'aide menées par la direction des services agricoles envers les éleveurs mais aussi à la prise de conscience de ceux-ci, qui ont systématiquement recouru aux nouvelles techniques en matière d'alimentation et de couverture sanitaire des animaux, notre interlocuteur déplore néanmoins la rupture précoce des stocks de différents vaccins nécessaires à la protection zoologique. «Selon nos estimations, plus de 70 000 ovins n'ont pu bénéficier de vaccination à cause du manque de ce produit. Les éleveurs fortunés ont pu se le procurer sur le marché parallèle», dira-t-il. A ce manque de produits pharmaceutiques, le président des éleveurs avance la problématique de la disponibilité erratique de l'aliment du bétail laquelle est, à ses yeux, la cause première de l'augmentation des prix des ovins. «L'Etat nous fournit seulement 40% de nos besoins en orge. Le reste, soit 60 %, est obligatoirement acquis à prix fort auprès des fournisseurs privés. Nous proposons au ministère de tutelle de supprimer ces distributions payantes d'orge et d'instituer un prêt annuel pour les éleveurs, à charge pour eux de se prémunir contre les aléas engendrés par les pénuries d'orge et les sautes d'humeur de ce marché excessivement fluctuant», proposera-t-il. A noter que le marché des ovins connaît une effervescence montant crescendo à mesure que le jour de l'Aïd El Adha approche. A Ouled Djellel, commune distante de 100 km de Biskra, où croît la race d'ovins éponyme, la meilleure du monde selon les connaisseurs, il faut compter de 15 à 25 000 DA pour un agneau ou une brebis, et de 35 à 60 000 DA pour un bélier dit « Seigneur ».