D�cid�ment, en Alg�rie, aucune �lection n'�chappe aux manipulations en vue de contr�ler les rouages des institutions cibl�es et par l� m�me se donner la possibilit� de monopoliser dans le sillage de ces institutions des int�r�ts bassement mat�riels. C'est le cas de le dire pour le vote visant � renouveler le conseil d'administration et le pr�sident de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Boumerd�s, qui compte plus de 13 000 fellahs et qui paient annuellement 1000 DA de cotisations. Le scrutin qui s'est d�roul� ce jeudi � la maison de la culture Rachid- Mimouni a �t� longuement et vainement contest� par une partie des membres des bureaux des treize associations professionnelles, qui composent l'ossature de l'assembl�e g�n�rale de la chambre. L'entame de la protestation contre le pr�sident sortant , M. Draoui , membre du conseil national de l'UNPA, a d�marr� � la fin de la lecture du bilan financier de la p�riode allant de 1992, date de la premi�re et derni�re AG, � la fin 2004. Le commissaire aux comptes, annonc� comme �tant malade � l'ouverture des travaux, s'est point� pour faire lecture tr�s rapidement � l'assistance des chiffres que personne n'a ma�tris�s. A la fin de l'intervention de ce comptable, le pr�sident qui n'avait pr�sent� aucun bilan moral de sa mandature qui avait dur� tout de m�me 13 ans, s'est exclam� : "Nous remercions les pr�sents d'avoir approuv� ce bilan" ! El Haddad Hamid, fellah de Baghlia, qui voulait en savoir plus sur la gestion des finances, notamment les 4086 cotisations collect�es en 2004, a �t� menac� d'expulsion de la salle par le pr�sident. "Vous n'�tes pas membre fondateur, vous n'avez pas le droit de me demander des comptes sur la gestion ant�rieure" ! A noter qu'aucune liste des membres fondateurs n'a �t� communiqu�e � l'assistance. "Pour moi, aucun bilan financier n'a �t� pr�sent� !" s'est �cri� un autre protestataire. Ex�cutant la circulaire minist�rielle num�ro 1114, les repr�sentants de l'administration qui se sont vu adjoindre � cette circulaire des instructions de M. Barkat, ministre de l'Agriculture et du D�veloppement rural pour la tenue sans d�lais d'�lections, faute de quoi la chambre sera dissoute, appellent alors aux �lections. Ces instructions �taient accompagn�es, par ailleurs, d'un t�l�gramme du ministre interdisant le cumul des mandats dans le secteur agricole. "Cette derni�re instruction vise en r�alit� � �carter les rentiers qui squattent les instances de l'UNPA et c'est une bonne chose", nous dit un participant. Bref, au moment de passer aux �lections, la col�re des fellahs avait atteint son paroxysme. C'est le jeune agriculteur de Baghlia qui revient � la charge de mani�re virulente contre le pr�sident sortant pour d�noncer la confection de la liste des membres de l'assembl�e g�n�rale. Il accuse ce responsable d'avoir favoris� ses alli�s. D'ailleurs, M. Derradji, fellah de Baghlia, qui s'�tait port� candidat, s'est ravis� par la suite par solidarit� avec les protestataires. L'assembl�e sombra alors dans la confusion totale. Comme preuve de nombreuses exclusions et de manipulations des listes, un vice-pr�sident de l'association des viticulteurs de la wilaya nous exhibe la liste des membres du bureau de cette association et celle des membres repr�sentant cette m�me association appel�s � si�ger au sein de la nouvelle assembl�e de la chambre. Justement, � la lecture des noms des candidats, un protestataire hurle : "Ces candidats sont sortis des abris." La seule femme pr�sente sur les lieux, une jeune fille repr�sentant les jeunes investisseurs de la wilaya de Boumerd�s, �carquille les yeux devant cette cacophonie. A l'issue de cette assembl�e longuement contest�e, un conseil d'administration et un pr�sident de la chambre, en la personne de M. Ghissimi Ali, �leveur � Boudouaou, ont �t� �lus. Ils parlent avec une l�gitimit� — c'est une constance en Alg�rie — critiqu�e. Contrairement au pr�sident sortant, M. Ghissimi, ing�nieur agronome, qui pourrait donner une cr�dibilit� � l'institution qu'il pr�side et qui est importante pour cette wilaya � vocation agricole. Abachi L.