Condamné à perpétuité, Mohammed Baba Nedjar, 30 ans, clame son innocence à partir de sa cellule de la prison de Khenchela, où il croupit depuis le 6 juin 2006. Il revendique la révision de son procès. Pour faire entendre sa cause, il a entamé une grève de la faim le 2 octobre passé et lance «un appel urgent», par la voix de son avocat, à tous les militants des droits de l'homme et aux ONG pour soutenir sa demande. «Malgré la pression de sa famille et de ses amis et la détérioration de son état de santé, il refuse d'arrêter la grève de la faim jusqu'à satisfaction de sa revendication, qui est la révision de son procès», alerte son avocat, Mokrane Aït Larbi, dans un communiqué rendu public hier. Poursuivi pour assassinat et condamné par le tribunal criminel de Médéa à perpétuité, Baba Nedjar n'a jamais, depuis son arrestation, cessé de clamer son innocence. «Cette condamnation était basée sur un seul ‘‘témoin'' qui n'était pas sur les lieux du crime ! Il s'agit d'un mineur, fils de la victime, qui a déclaré avoir vu Baba Nedjar Mohammed le jour de l'assassinat dans le quartier. Cette déclaration a suffi pour une condamnation à mort par le tribunal criminel de Ghardaïa et à perpétuité après cassation par celui de Médéa», indique Me Aït Larbi. Ce dernier trouve «curieux», pour une affaire d'assassinat, qu'un bulletin d'information de la fédération du FFS de Ghardaïa soit versé au dossier comme «pièce à conviction». Selon son avocat, le détenu «serait victime d'une machination et d'une erreur judiciaire. Depuis la décision de la Cour suprême qui a cassé le jugement sans renvoi, l'intéressé demande avec insistance la révision de son procès».