Des citoyens de Ghardaïa se sont rassemblés, hier, devant la maison de la presse Tahar-Djaout (Alger), en solidarité avec le jeune Mohamed Baba Nedjar, âgé de 26 ans, condamné à perpétuité pour le meurtre de Brahim Bazine, ancien membre du Croissant-Rouge algérien (CRA) et ex-militant du FFS. Les manifestants réclament l'ouverture d'une enquête «sérieuse» sur cette affaire et appellent à la libération provisoire de l'accusé, en attendant un autre jugement. Ils qualifient la décision de justice d'«arbitraire» et considèrent que le procès est «politique», du fait notamment que le jeune Baba Nedjar est un ex-militant du FFS. L'affaire remonte à 2005 lorsque la victime a été retrouvée morte chez elle, brûlée vive après avoir été aspergée d'essence. «Sans preuve tangible», le jeune Baba Nedjar a été convoqué par la justice, jugé et condamné en 2006 à la peine capitale. En 2009, après un appel en cassation de la défense, il a été condamné à perpétuité, alors qu'il s'attendait à un acquittement. Suite à quoi, la défense a introduit un autre appel en cassation auprès de la Cour suprême, mais cette dernière l'a refusé. Apprenant la décision «définitive» de la justice, le condamnant à perpétuité, l'accusé a décidé d'observer une grève de la faim jusqu'à la satisfaction de sa revendication : prouver son innocence. Mohamed Baba Nedjar conteste donc les faits qui lui sont reprochés et clame son innocence. Selon ses dires, il ne connaît même pas la victime. Il est en grève de la faim depuis le 19 décembre 2009 et sa santé ne fait que se détériorer. Sa famille, ses amis, des citoyens de Ghardaïa, d'anciens membres du FFS et d'autres membres de la Ligue des droits de l'Homme, réunis au sein du «Comité international de soutien à Mohamed Baba Nedjar» tirent la sonnette d'alarme sur la dégradation de son état de santé. Ils craignent pour sa vie. Les manifestants soutiennent que l'accusé a été condamné sans preuves. Convaincus de son innocence, ils décident d'engager des mouvements de protestation pacifiques et d'interpeller toutes les parties concernées, dans l'espoir de faire entendre la voix de la victime qui, de la prison de Khenchela, ne cesse de clamer son innocence et de crier à l'injustice. Au moment des faits, le jeune Baba Nedjar avait à peine 22 ans. K. M.