L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme (OPDDH) a consacré un chapitre peu glorieux à l'Algérie, dans son dernier rapport annuel publié sur le site web de la Fédération internationale des droits de l'homme. La levée de l'état d'urgence, selon le rapport, a été réalisée «par crainte de voir se multiplier les mouvements de protestation sociale». En revanche, «de nombreuses lois violant les libertés d'association, de réunion et de rassemblement pacifique, de même que des pratiques administratives et des actes de harcèlement policier et judiciaire continuent d'entraver les activités des défenseurs des droits de l'homme», dénonce le rapport. Ce dernier met l'accent également sur les restrictions relatives à l'exercice du droit à la liberté d'expression, en faisant rappeler, entre autres «le blocage de la diffusion du site internet de la radio Kalima-Algérie», ainsi que «la répression qui vise les journalistes étrangers». Par ailleurs, le rapport qualifie le cadre législatif algérien de «défavorable aux activités de défense des droits de l'homme». «La liberté de réunion et de manifestation publique n'est toujours pas pleinement garantie en Algérie», peut-on lire. Aussi, la loi nº91-19, qui permet aux autorités d'interdire toute réunion si elles considèrent que celle-ci comporte un risque de troubler l'ordre public, est considérée comme le prétexte de l'interdiction des autorités de la tenue des manifestations publiques. Et pour appuyer sa thèse, l'OPDDH avance quelques exemples de répression des manifestations pacifiques. «Le 3 mai 2010, un important dispositif policier a dispersé un rassemblement pacifique organisé à l'occasion de la Journée mondiale pour la liberté de la presse devant les locaux de la Télévision nationale à Alger afin de revendiquer le droit à la liberté d'expression en Algérie et de dénoncer la censure», rappelle le rapport. Epinglant les actes d'intimidation et de harcèlement à l'encontre des associations de familles de disparus, l'Observatoire revient sur la pression dont fait l'objet le collectif SOS-Disparu(e)s qui rappelle une des tentatives d'intimidation à l'encontre de sa présidente, Mme Fatima Yous et les membres du collectif. Le rapport précise, par ailleurs, que plusieurs de ces associations n'ont toujours pas de reconnaissance légale.