L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme (Opddh) a lancé hier un appel urgent aux hautes autorités algériennes, leur demandant de procéder à la libération immédiate du militant des droits de l'Homme et journaliste, Hafnaoui Ben Ameur Ghoul, détenu à la prison de Djelfa depuis le 24 mai 2004. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des droits de l'Homme (Fidh) et de l'Organisation mondiale contre la torture (Omct), demande au président de la République, au ministre de l'Intérieur et celui de la Justice ainsi qu'à Mustapha Ksentini, président de la Cncppdh de «procéder pour mettre un terme à toute forme de harcèlement et de représailles à l'encontre de M.Ghoul et de tous les défenseurs des droits de l'Homme en Algérie». Aussi, cet organisme demande aux autorités algériennes «de se conformer aux dispositions de la déclaration sur les défenseurs des droits de l'Homme adoptée par l'assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998 sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et citoyens de la société de promouvoir et protéger les droits de l'Homme et libertés fondamentales reconnues...». L'Observatoire a, dans son communiqué, rappelé l'article 1 de la déclaration des Nations unies sur la protection des droits de l'Homme qui «dispose que chacun a le droit individuellement ou en association avec d'autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l'Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international». En outre l'Opddh exige du pouvoir algérien de «se conformer plus généralement aux normes internationales et régionales de protection des droits de l'Homme liant l'Algérie à l'organisation des Nations unies». Le défenseur des droits de l'Homme et journaliste, Hafnaoui Ben Ameur Ghoul, a été, pour rappel, arrêté le 24 mai 2004, suite au dépôt par le wali de Djelfa de deux plaintes pour «diffamation» et «atteinte à corps constitué». Une autre plainte a été déposée contre lui par le directeur de la santé publique pour avoir dénoncé le décès suspect des 13 bébés à l'hôpital de Djelfa. Le 9 juin, le tribunal de la première instance de Djelfa a condamné M.Ghoul à trois mois de prison ferme et 100.000 dinars d'amende. Et la dernière condamnation en date, est celle du 8 août 2004, où la cour d'appel a condamné M.Hafnaoui Ghoul à trois mois de prison ferme. L'Observatoire rappelle enfin que ce militant des droits de l'homme «a fait l'objet d'un acharnement judiciaire de la part des autorités et reste vivement préoccupé par ces condamnations arbitraires qui ne visent qu'à sanctionner sa liberté d'expression».