Les pluies qui se déversent sur la wilaya de Aïn Defla ces derniers jours et qui pourront, selon les services de la météorologie nationale, atteindre quelque 70 mm, réussiront-elles à apaiser les agriculteurs qui ont exprimé leurs inquiétudes aux responsables face à la menace qui pèse sur leur récolte de pomme de terre. En effet, martèlent des concernés, le non accès à l'eau provenant du barrage Deudeur, dont la gestion relève de l'ONID, risque de porter un grave préjudice à la filière de la pomme de terre. Officiellement, c'est l'épuisement d'un quota de l'ordre de 5 millions de mètres cubes qui a engendré cette situation, alors que des voix évoquent le détournement d'une partie du précieux liquide au profit d'autres filières. Devant cette situation, plus de 150 fellahs de la filière de la pomme de terre ont manifesté la semaine dernière devant le siège de la wilaya, dans une ultime tentative visant à attirer l'attention des pouvoirs publics au niveau local et celle de la tutelle. Pour rappel, l'Office national d'irrigation et de drainage prend en charge l'irrigation des champs de pomme de terre, notamment au niveau des communes de Aïn Soltane, Bir Ould Khelifa, Bordj Emir Khaled, localisées dans la partie est et sud-est de la wilaya de Aïn Defla. Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que des tensions surviennent entre des irrigants et les services de l'ONID, mais cette fois, la colère des concernés a pris de court tous les acteurs contraignant les uns et les autres à lancer de véritables SOS en direction de la tutelle, afin d'obtenir l'autorisation d'un autre quota et éviter des pertes sèches à cette filière stratégique affectée par une longue période de sécheresse.