Les producteurs potentiels des deux plus importantes palmeraies d'Algérie, à savoir Oued Righ et les Ziban, viennent de créer la première coopérative mutuelle des dattes de la région. Une organisation qui va unir les efforts du Grand-Touggourt, Ouargla, El-Oued et Biskra dans le but de renforcer la production de dattes et promouvoir l'esprit d'assurance chez les producteurs par la création d'un filiale spécifique ainsi qu'une filiale d'études scientifiques dans le but de préserver le verger phoenicicole et améliorer la qualité de la récolte. Un verger riche de plus d'un millier de variétés de dattes avec une capacité de production de 200 000 tonnes de Deglet Nour, la variété la plus appréciée. Les laboratoires de l'annexe régionale de l'Inraa à Sidi Mahdi dans la commune de Nezla contribueront à cette initiative locale par le conseil technique et la vulgarisation. La création de cette coopérative mutuelle répond donc à une nécessité vitale de sauvegarde de la filière datte, elle compte un capital social de 1 million de dinars cofinancé par la Caisse nationale de mutuelle agricole et 500 producteurs ayant des parts sociales de 2000 DA chacun. Lutte contre les maladies du palmier La première action entreprise après la création de la coopérative est la constitution d'un conseil d'administration de 9 membres. Selon le directeur de la CNMA, présent à Touggourt lors de l'assemblée constitutive, «la mutuelle se chargera de la préservation des intérêts des producteurs de dattes et leur accompagnement financier». Kamel Arba a insisté sur l'objectif principal de ce nouveau-né, à savoir l'intérêt des adhérents par l'amélioration des conditions de vie des agriculteurs et la modernisation des exploitations phoenicicoles de la région. L'assistance a souligné l'effort à fournir en matière de protection phytosanitaire adaptée au palmier dattier menacé par plusieurs maladies ravageuses telles que le boufaroua, le bayoud et le ver de la datte. Compte tenu des insuffisances en matière de traitement de ces maladies dans les zones infestées et le retard accusé chaque année par l'Institut national de protection des végétaux (INPV, dont une station régionale se situe à Ghardaïa), dans le lancement à temps de la campagne annuelle contre le boufaroua et le ver de la datte, le souci majeur des agriculteurs de la région reste le traitement efficace durant le trimestre décisif (juin-juillet-août). Les petits producteurs utilisent des méthodes archaïques en irrigation du palmier par immersion, la salinité des sols, la carence en eau dans certaines zones et les incendies exterminent des milliers de palmiers chaque année. Outre les étés chauds qui font la hantise des producteurs, les vols de récolte et le manque de moyens de conservation poussent beaucoup d'entre eux à bouder les palmeraies dont plusieurs sont abandonnées. La commercialisation de la datte est l'autre plaie de la filière qui reste soumise au diktat des spéculateurs d'où la décision prise par le conseil d'administration de la nouvelle coopérative qui achètera la totalité de la récolte de la saison en cours. Il est à rappeler que le volet commercialisation et exportation reste le parent pauvre de la filière datte en Algérie qui représente seulement 2% du marché international de dattes et place l'Algérie à la 28e place à l'échelon mondial. Notre pays est pourtant classé en 2e position en matière de production annuelle avec plus de 12 000 tonnes. La superficie totale de la palmeraie algérienne est de 170 000 hectares, tandis que ce secteur agricole participe avec 7% de la valeur entière de la production nationale avec un revenu estimé à 47 milliards de dinars.