A l'université de Batna on n'en finit pas avec les manœuvres, paraît-il. Après la manipulation des organisations estudiantines au profit d'une poignée de personnes, voilà que des étudiants se voient privés d'un droit assuré par le ministère de l'Enseignement supérieur même. Les étudiants titulaires d'une licence classique viennent d'être informés qu'ils ne peuvent prétendre à la post-graduation, contrairement à ceux qui ont suivi un cursus LMD. Pourtant, d'autres universités ont ouvert les inscriptions à la première année master, et il s'est avéré que les titulaires d'une licence classique ont un pourcentage de participation. Pourquoi ailleurs et pas à Batna, sachant que le ministère de tutelle a formellement instruit les universités d'ouvrir la post-graduation à tous les étudiants et a même émis un «guide pratique de mise en œuvre et de suivi du LMD». Dans ce document téléchargeable sur la page web de l'université d'Alger, il est précisé dans le chapitre 5 «Admission en Master», en pages 35 et 36, que les titulaires d'une licence ou un DES du système classique peuvent «postuler pour l'inscription en Master 1 (M1)» et les titulaires d'un diplôme d'ingénieur d'Etat «peuvent postuler à l'inscription en Master 2 (M2) en vue de préparer un mémoire de recherche». Pour répondre à cette question posée par les étudiants à Batna, nous avons contacté le vice-recteur chargé de la pédagogie, Mohamed-El-Hadi Rahal Gharbi, qui a déclaré que «ce genre de passerelle n'existe pas, on n'a reçu aucune note du ministère». Mais une fois qu'on l'a informé que d'autres universités ont lancé les inscriptions dans ce sens, notre interlocuteur s'est reprit en reconnaissant: «La note nous est parvenue à Batna trop tard. On avait finalisé nos listes, on ne peut pas tout refaire». Etonnante réponse. Le «Guide pratique de mise en œuvre et de suivi du LMD» est daté de juin 2011, alors que l'université de Batna a finalisé les inscriptions au début du mois d'octobre.