Le congrès de la Confédération africaine de football (CAF), mercredi dernier au Caire, a été une tribune d'où le président de la CAF, Issa Hayatou, et le président de la FIFA, Joseph S. Blatter, ont lancé deux importants messages. Le premier à l'endroit des clubs européens qui ne veulent pas libérer les internationaux pour la CAN ainsi qu'auteurs d'actes racistes dans les stades et dont sont victimes les footballeurs africains évoluant en Europe. La CAF ne veut pas rester les bras croisés devant ce phénomène qui se propage dangereusement sur le vieux continent, en Italie, surtout ces derniers mois. Elle va mener des actions de sensibilisation afin d'épargner aux joueurs africains les affres de ce fléau. Le second, de son côté, a annoncé le lancement, à partir de juin 2006, d'un « projet révolutionnaire pour l'Afrique », selon ses propos. « Gagner en Afrique avec l'Afrique » est l'intitulé du programme ambitieux de Joseph S. Blatter. Son objectif essentiel est de mettre un frein à l'exode, vers l'Europe surtout, des meilleurs jeunes talents du football africain. Chaque année, des centaines de jeunes Africains, alléchés par des propositions pompeuses de clubs riches du vieux continent tentent l'aventure hasardeuse du professionnalisme sans aucune garantie ni couverture en matière d'assurance. Des milliers de jeunes footballeurs africains ont échoué dans des villes européennes où ils se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. Sensibilisée sur ce drame, la FIFA a décidé de contribuer financièrement à la mise sur pied de ce projet de création de ligues professionnelles en Afrique à l'effet justement de stopper l'exode des jeunes joueurs. Les fondations Nelson Mandela, Bill Clinton, l'Union africaine, les sponsors majors de la FIFA ont donné leur accord pour mettre de l'argent dans la cagnotte. Les grandes lignes de cet ambitieux programme seront développées en marge de la Coupe du monde 2006 en Allemagne.