Les désagréments causés par le métro ont poussé les habitants du bidonville, situé à El Magharia, à revendiquer leur relogement dans les plus brefs délais. Le métro d'Alger ne semble pas plaire à tout le monde. Les habitants de la cité Ben Boulaïd, dans la commune d'El Magharia, se plaignent des désagréments qu'il provoque depuis sa mise en service. «Le métro ne nous laisse pas dormir la nuit et il nous réveille très tôt le matin, le bruit parvient jusqu'à nos foyers», se plaint un habitant. Pis encore, ils affirment qu'ils ressentent des vibrations à chaque arrivée ou départ, ce qui a fini par provoquer un sentiment de peur chez les résidants qui craignent l'écroulement de leurs baraques. «C'est juste une question de temps, ces bidonvilles finiront par tomber sur nos têtes», tonne un autre habitant. Les désagréments causés par le métro ont poussé, plus que jamais, les habitants de ce bidonville à revendiquer leur relogement dans les plus brefs délais. «Nous avons cru que nous serions relogés avant même la réception du métro. Hélas, les autorités nous ont abandonnés dans cette cité de tous les dangers», affirme, dépité, un père de famille. La cité Ben Boulaïd est située à une dizaine de mètres du terminus du métro à Haï El Badr. Les habitants, apprend-on, avaient cru en leur recasement d'autant qu'une partie des habitants, dont les baraques ont été implantées sur le périmètre de la station, avaient été déjà relogés. «Pourtant, ces familles venaient juste d'arriver, alors que bien d'autres sont ici depuis l'indépendance», s'indigne notre interlocuteur. «Les responsables de ce projet ne se soucient guère de notre quiétude, ils ont réalisé les travaux et sont repartis, sans que notre cadre de vie ne soit amélioré», souligne un homme d'un certain âge. En fait, la route menant vers ce bidonville ainsi que les ruelles restent impraticables. Hormis le réseau d'électricité, installé d'une manière légale, les résidants ont dû pirater le réseau AEP pour pouvoir raccorder leurs foyers à l'eau potable. Quant au réseau d'assainissement, les habitants ont branché des canalisations sur des buses qui traversent cette cité. Toutefois, vivre dans un bidonville est synonyme de «situation de SDF». «Il est difficile de vivre sous un toit en zinc en hiver, nous passons des nuits blanches à colmater les trous et tenter d'arrêter l'infiltration des eaux pluviales qui s'introduisent dans nos maisons», raconte une femme. «Les premiers à souffrir de cette situation sont les enfants, dérangés dans leur sommeil et pris de panique à chaque averse», ajoute-t-elle. A l'unanimité, les habitants affirment qu'ils sont les seuls à ne pas bénéficier des avantages du métro.