Kahli Abdelkader, qui réside avec ses enfants à la cité Bouzegza à Mahdia (50 km à l'est du chef-lieu de wilaya), a été destinataire d'une facture Sonelgaz sur laquelle figure une somme supplémentaire de 1 700 dinars qui a valu une réclamation et des promesses de réévaluation à la baisse lors du prochain recouvrement. Les préposés au recouvrement pointent quelques semaines plus tard pour couper carrément l'électricité bien que la dernière facture de 400 dinars ait été exhibée par l'abonné. La raison céda le pas à l'entêtement et c'est sous le feu d'une querelle verbale que le vieillard, âgé de 72 ans, handicapé et diabétique, s'affala par terre pour rendre l'âme, laissant place à un terrible choc et à la réprobation des citoyens. Qui a tort, qui a raison dans cette triste affaire qui n'est pas un cas isolé ? En l'absence du directeur de Sonelgaz, un de ses assistants s'est contenté de nous rappeler le lourd contentieux qui existe entre son entreprise et ses nombreux clients. Il a fait état de dettes sans cesse croissantes s'élevant, pour les abonnés dits ordinaires, à 12 milliards de centimes et, pour les abonnés du secteur public, à 20 milliards dont 17 détenus par l'Algérienne des eaux. En principe, les coupures sont précédés, avant saisine des autorités judiciaires, de mises en demeure et d'un avis de coupure. Une procédure qui n'est souvent pas respectée, de l'avis de nombreux clients qui font remarquer que les coupures interviennent, dans la majorité des cas, le jour suivant l'expiration du délai. Parfois, certains abonnés sont surpris de voir le courant coupé alors qu'ils se sont acquittés du montant mentionné dans la facture. Il existe, il est vrai, des situations problématiques qui relèvent du juridique, à l'exemple des clients d'un même bâtiment ou « haouch » qui comporte un compteur collectif. Ce qui est moins pris en considération dans ces cas de figure, citons des pans entiers de familles qui ont glissé dans le dénuement à la suite de la perte d'un emploi ou même à cause d'un retard dans le paiement des salaires. La famille Kahli, qui s'estime victime d'une injustice qui a été à l'origine de la perte d'un être cher, sera-t-elle entendue pour que son cas puisse servir d'exemple ?