Le dispositif d'assurance contre les catastrophes naturelles (CatNat), malgré son caractère obligatoire, ne connaît qu'un faible taux de souscription, selon les données de la Compagnie centrale de réassurance (CCR), citée hier par l'APS. Ainsi, depuis son entrée en vigueur, il y a déjà sept ans, l'assurance CatNat ne couvre que 8% de l'ensemble des installations industrielles et commerciales assurables en Algérie et à peine 4% des habitations, selon le bilan de la CCR pour l'exercice 2010. Instauré en conséquence aux inondations de 2001 qui ont ravagé le quartier de Bab El Oued, à Alger, causant des dégâts évalués par la CCR à 544 millions de dinars, le dispositif CatNat demeure peu généralisé en Algérie, bien que toute transaction immobilière devant notaire soit légalement assujettie à l'obligation de souscrire ce type de police d'assurance. Le volume de contrats CatNat vendus annuellement reste «bien inférieur aux taux requis», estime ainsi la CCR, considérant que le taux de souscription devrait atteindre au moins 50% des biens assurables. «L'infrastructure du marché de l'assurance contre les catastrophes naturelles existe en Algérie, le produit est testé, les canaux de distribution sont nombreux et diversifiés, les limites de garanties acceptables et les conditions de viabilité financières garanties», relève pourtant le PDG de la CCR, Hadj Mohamed Seba, dans une déclaration à l'APS. De son côté, le PDG de la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR), Brahim Djamel Kassali, nous a indiqué que «même si le niveau de souscription de contrats d'assurance CatNat reste globalement faible par rapport au potentiel assurable, il n'en demeure pas moins que l'adhésion à ce dispositif enregistre une amélioration d'année en année». Pour le cas de la CAAR, avance notre interlocuteur, le chiffre d'affaires réalisé sur les couvertures CatNat est actuellement de l'ordre de 300 millions de dinars, contre «presque rien en 2004», année où ce dispositif a été officiellement mis en vigueur, souligne-t-il. Interrogé sur les raisons de la faible évolution de l'assurance CatNat en Algérie, en dépit de son caractère obligatoire, le PDG de la CAAR estime que cela est dû surtout à la faible adhésion des assurables, ce pourquoi, soutient-il, il est nécessaire aujourd'hui de déployer une démarche marketing et des campagnes de sensibilisation pour inciter les Algériens à se couvrir contre les risques de calamités naturelles. A noter que, selon les données de la CCR reprises par l'APS, le système d'assurance contre les CatNat couvre actuellement un patrimoine immobilier et industriel évalué à environ 4000 milliards de dinars. L'Algérie, indique la même source, débourse annuellement 500 millions de dinars au titre de la prime de réassurance CatNat auprès de réassureurs internationaux, ce qui lui permet une couverture à hauteur de 246 millions de dollars en cas de catastrophe naturelle.