En dépit de son caractère obligatoire, l'assurance contre les risques de catastrophes naturelles (Catnat) enregistre un niveau de couverture faible, de l'ordre de 5%. L'exemple de Ghardaïa, frappé par des inondations dévastatrices mercredi dernier, est assez significatif. Il y a environ 500 contrats d'assurance Catnat alors que ce nombre devrait se situer au moins entre 15 000 et 20 000, selon M. Amara Latrous, président-directeur général de la Société algérienne des assurances (SAA) et président de l'Union algérienne d'assurances et de réassurances (UAAR), qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. A Ghardaïa, souligne-t-il, les pertes sont énormes quant aux habitations, aux institutions et aux entreprises. Si les gens étaient assurés, ajoute-t-il, ce sont les assurances qui auraient payé. Il donne l'exemple de deux clients, à Ghardaïa, dont les 35 véhicules perdus, étaient assurés tous risques et pour lesquels les remboursements s'élèvent à quelque 20 millions de DA. Une brigade d'experts travaille sur place à l'estimation des dégâts qui pourraient s'élever à des millions de dollars. Il fait observer que l'Algérie a acheté, à l'étranger, une couverture de réassurances pour couvrir les paiements. Il rappelle que cette assurance est obligatoire depuis 2004 pour permettre à la population de se protéger contre les risques de catastrophes naturelles. Mais comment rendre effective cette obligation ? Il avoue ne pouvoir rien faire d'autre que l'effort de persuasion et d'information pour amener la population à souscrire à la Catnat. Il cite l'exemple de la France où l'assurance inondation est intégrée à l'assurance auto quand celle-ci est souscrite, ce qui a permis d'atteindre un taux de 98% d'habitations assurées. Il suggère de faire étendre l'assurance Catnat à tous les risques assurables. Pour M. Latrous, chaque Algérien, propriétaire d'un bien immeuble, devrait s'assurer, sinon, il prendra lui-même en charge les dommages. Son prix n'est pas excessif, fait-il remarquer, il varie, selon l'importance du capital assuré, entre 1500 DA et 20 000 DA.