Photo : Sahel Par Salah Benreguia Les installations industrielles et commerciales assurées contre les catastrophes naturelles (CAT-NAT) atteignent à peine 8% en Algérie. En 2010, 4% des habitations et 8% des installations commerciales et industrielles ont été assurées contre les catastrophes naturelles, et ce, en dépit du caractère obligatoire de cette assurance.Ces chiffres ont été fournis, hier, par la Compagnie centrale de réassurance (CCR). Le nombre de contrats CAT-NAT vendus annuellement reste «bien inférieur aux taux requis», estime la CCR, selon laquelle les contrats doivent raisonnablement couvrir au moins 50% des biens et risques assurables. «L'infrastructure du marché de l'assurance catastrophes naturelles existe en Algérie. Le produit est testé, les canaux de distributions sont nombreux et diversifiés, les limites de garanties acceptables et les conditions de viabilité financières garanties», note Hadj Mohamed Seba, PDG de la CCR, cité par l'APS. Mais la vente annuelle de ces contrats «reste cependant bien en deçà des attentes», relève M. Seba dont la compagnie est le seul réassureur en Algérie pour les risques CAT-NAT. Actuellement, le système des assurances contre les catastrophes naturelles couvre un patrimoine immobilier et industriel d'environ 4 trillions de DA (4 000 milliards de DA), selon la même source. La situation en Algérie n'est pas très différente de celle des autres pays du monde, qui ont connu une année 2010 particulièrement douloureuse en matière de pertes consécutives aux catastrophes naturelles, selon les experts. En Algérie, le tremblement de terre qui a frappé la wilaya d'El Asnam (aujourd'hui Chlef) en 1980 a occasionné des pertes économiques de 2 milliards de dollars, et celui de Mascara survenu en 1994 a causé 50 millions de dollars de dégâts matériels, sans compter les pertes humaines. Toujours selon les chiffres de la CCR, les inondations de Bab El Oued à Alger de 2001 ont coûté 544 millions de DA, alors que celles de Ghardaïa en 2008 se sont chiffrées à 250 millions d'euros et, récemment, celles d'El Bayadh à 6 milliards de DA. Le tremblement de terre de Boumerdès en 2003 reste à ce propos la plus importante catastrophe naturelle en termes de pertes matérielles avec 5 milliards de dollars de dégâts recensés.Dix ans après les inondations de Bab El Oued qui ont réveillé la conscience nationale sur la nécessité de l'assurance contre les catastrophes naturelles, la CCR organise aujourd'hui un séminaire international sur les assurances CAT-NAT. Ce séminaire a pour objet de faire le bilan sur ce nouveau produit d'assurance en Algérie, mais aussi d'entrevoir les conditions d'évolution de l'assurance CAT-NAT en Algérie en termes de politique publique, d'organisation de marché, de marketing et de conditions contractuelles, explique M. Seba. La rencontre vise à situer, avec la contribution des experts étrangers, les enjeux qui entourent le système national d'assurance CAT-NAT et à identifier les approches et règles à suivre pour dépasser ses limites actuelles, ajoute le P-DG de la CCR.