La récolte se fait encore avec des méthodes archaïques influant sur la production d'olives et d'huile, ainsi que sur l'arbre même, outre les risques encourus. Lancée au début de ce mois, la campagne de la cueillette des olives revient avec les mêmes contraintes. Les méthodes rudimentaires avec lesquelles cette campagne est menée sont à l'origine des difficultés rencontrées par les agriculteurs et autres producteurs d'huile d'olive. Les femmes sont souvent les premières à se lancer au «front», laissant les hommes aux autres tâches. Les accidents sont d'ailleurs fréquents pendant la cueillette, au point où, certains médecins du service des urgences de l'hôpital d'El Milia ont inventé un nouveau concept médical qu'ils ont appelé «syndrome de l'olivier», en référence aux cas de chutes enregistrés chez les cueilleuses, principales victimes lorsqu'elles grimpent sur l'arbre pour détacher, à l'aide d'un long bâton, les olives. Le risque d'explosion de bombes artisanales semées par les terroristes dans la région, qu'ils ont longtemps infestées, est également omniprésent dans les esprits. Plusieurs accidents ayant, dans certains cas, coûté la vie à d'innocents citoyens et causé de lourds handicaps à d'autres, ont été signalés durant ces dernières années. Les terroristes ont souvent enfoui leurs engins de mort tout autour des oliveraies. Profitant du retour au calme constaté dans les régions montagneuses, vidées depuis le milieu des années mille neuf cent quatre-vingt-dix de leurs habitants, de nombreux citoyens s'apprêtent à faire le baptême de feu du grand retour à la terre natale. Leur espoir est de cueillir, comme ils l'ont toujours fait, leurs olives. «Cela fait vingt ans que les gens n'ont pas récolté le moindre fruit, il est temps qu'il reviennent maintenant au bercail, et s'ils espèrent ce retour, ce n'est pas de gaîté de cœur qu'ils le font ; la vie dans les villes est de plus en plus chère et le litre d'huile d'olive coûte 500 DA», confesse-t-on. Cette campagne est une opportunité qui s'offre aux gens pour revenir à leurs oliveraies, fruit d'un long labeur de leurs parents et grands parents. L'olivier, cet arbre symbolisant la paix, est un riche patrimoine dans les localités rurales et montagneuses de la wilaya. Chaque famille dispose de son lot d'oliviers, et l'huile d'olive reste une denrée indispensable aux traditions culinaires locales. Côté officiel, ont table sur une récolte de 24 800 q d'olives pour une surface cultivée de 12 800 ha. Les services agricoles recensent 84 huileries traditionnelles et 28 de type moderne.