Ce projet d'utilité publique, argumente le P/APC, vise à désengorger la partie est de la capitale. Un massacre d'arbres centenaires est en train dêtre commis, chaque jour, sur le tracé de route reliant les communes de Rouiba et de Aïn Taya. Les entreprises intervenant pour la réalisation du projet du dédoublement de cette voie n'ont visiblement aucun état d'âme pour venir à bout des arbres centenaires qui longent la route. Armés de tronçonneuses et autres équipements, les ouvriers coupent tout simplement ces arbres qui se trouvent sur le tracé de la route à dédoubler.Les automobilistes, qui assistent à ce crime contre la nature, expriment leur colère face à ce «geste peu citoyen». D'autres, par contre, en profitent pour ramasser quelques morceaux de bois à utiliser comme «table de boucher» ; cela s'est passé à quelques jours de l'Aïd El Adha. L'opération d'abattage, qui cible une centaine d'arbres, ne peut pas être évitée selon les réalisateurs du projet. La direction des travaux publics de la wilaya d'Alger dispose d'un permis d'abattage dans le cadre de ce projet entrant dans le cadre d'utilité publique.«N'aurait-on pas pu éviter que le dédoublement se fasse sur ce tracé précisément ? N'était-il pas possible d'éviter ce massacre d'arbres centenaires ?», s'interrogent les riverains. «On ne cesse depuis des années d'appeler à la préservation des espaces verts et à l'organisation de campagnes de boisement dans la capitale, mais à quoi bon, si en contrepartie, on rase ceux datant du siècle dernier...», fulmine un automobiliste. Des riverains appellent les autorités publiques à «faire preuve de conscience écologique et de prendre en compte le cadre de vie des populations de ces périmètres».Pour le P/APC de Rouiba, «l'abattage des arbres était inévitable. Le projet d'utilité publique visant à désengorger la partie est de la capitale ne peut se faire sans sacrifier ces arbres. La direction des forêts a donné son accord aux réalisateurs du projet», explique M. Lakrouz, qui souligne qu'il est impossible, techniquement, de procéder à un autre tracé pouvant éviter cette opération. «Nous sommes intervenus pour éviter l'abattage des arbres quand il s'agissait d'une simple construction ou autre projet de lotissements, mais dans le cas que vous exposez, il est impossible de procéder autrement», souligne le même élu. A rappeler que comme toutes les localités de la capitale, les villes de la banlieue-est algéroise, particulièrement celles qui se situent sur l'axe de la RN24, connaissent un important trafic routier engendrant d'importants embouteillages.Cela est particulièrement perceptible sur les chemins 121, 122, 145 et 149. La wilaya d'Alger, à travers sa direction des travaux publics, a lancé plusieurs projets de dédoublement de routes.