Cette agglomération est dépourvue de réseaux d'assainissement et de gaz de ville. Les eaux usées se déversent sur la voie publique. Après avoir bloqué la route la semaine dernière, les habitants de la localité d'Ouled Mendil, dans la commune de Douéra, menacent de revenir à la charge dans les prochains jours. Ils se disent décidés à n'arrêter leur mouvement de protestation qu'une fois leurs conditions de vie améliorées. «Le maire a refusé de nous recevoir et les forces antiémeutes nous ont tabassés. Tout cela parce que nous avons osé demander à ce que nos enfants bénéficient d'un cadre de vie acceptable et de conditions de vie meilleures», dénonce un habitant rencontré sur place. Selon lui, «Ouled Mendil est la cité la plus enclavée de la capitale». Pour preuve, cette localité ne dispose pas d'un accès à la voie rapide qui passe à deux pas de chez eux. Pour y accéder, les résidants ainsi que les bus de transport des voyageurs sont obligés d'observer un arrêt en pleine autoroute, traverser pour atteindre l'autre voie, faire demi-tour sur près de 1 km avant d'accéder au chemin donnant sur leur localité. Une fois cette manœuvre dangereuse opérée, les habitués de cette route se retrouvent sur une chaussée pour le moins impraticable. «Ce n'est qu'au lendemain des émeutes que les autorités locales ont décidé de rapiécer la chaussée en y déversant, à la va-vite, des couches de goudron», indique un habitant, ajoutant que les citoyens exigent la «réfection du bitumage sur toute la route et la réalisation d'une voie d'accès vers leur localité». La liste des lacunes est toutefois longue. On apprend que cette cité est dépourvue de réseau d'assainissement et de gaz de ville. «Au lendemain du mouvement de protestation, les responsables ont entamé les travaux pour l'installation d'une conduite de gaz», souligne un autre habitant, tout en précisant qu'à travers ces travaux, «les autorités locales voulaient apaiser la tension et gagner du temps, puisqu'aucune date d'achèvement des travaux n'a été précisée». Mais le pire demeure la menace des maladies à transmission hydrique (MTH) qu'encourent les habitants. En fait, en l'absence de réseau d'assainissement, la plupart des résidants déversent leurs eaux usées sur la voie publique. En conséquence, les égouts sont à ciel ouvert et sont même situés à proximité d'une école primaire. Aussi, ce qui fait peur aux citoyens d'Ouled Mendil, c'est «la qualité douteuse de l'eau du robinet». Une eau qu'ils boudent depuis plusieurs années, affirment-ils. «Les canalisations sont faites en amiante et le goût de l'eau est bizarre», indique-t-on. Outre ces problèmes qui menacent leur santé et leur sécurité, les citoyens exigent également la mobilisation, dans l'immédiat, d'un bus pour le transport scolaire. «Il est anormal qu'une cité inaugurée récemment soit dotée d'un bus scolaire, de gaz de ville et de toutes les autres commodités, alors que les originaires de cette localité, eux, soient négligés et jetés aux oubliettes», s'indigne un citoyen. Par ailleurs, force est de relever que la colère des habitants ne s'explique pas uniquement par la mauvaise qualité de leur cadre de vie, mais aussi et surtout par le mépris des autorités locales. «Nous demandons un engagement officiel de la part des responsables de la wilaya et la prise en charge concrète de nos revendications. Les jeunes de la cité ont bloqué la route pour exprimer leur ras-le-bol. Les autorités locales sont les seules responsables de tout dérapage», a soutenu, amer, un père de famille.