Les sénateurs ne semblent pas être emballés par les réformes politiques en cours. A la première journée des débats au Conseil de la Nation sur les lois portantsur les réformes politiques, seuls 53 «sénateurs» se sont présentés à l'hémicycle du Conseil de la Nation pour débattre du code électoral, l'une des lois phares de ces réformes. Cela n'a pas empêché Daho Ould Kablia de se faire, une nouvelle fois, le VRP de la loi. Il a lancé, dans la foulée de sa plaidoirie pour la nouvelle loi, qu'un lot de 56 000 urnes transparentes vont être fabriquées par une entreprise nationale et seront distribuées dès le mois de janvier. 56 000 autres urnes du même type vont être acheminées vers le mois de mai pour les besoins des élections locales du mois d'octobre.Toujours dans le chapitre transparence, le ministre a indiqué que la loi organique «prévoit des garanties pour toutes les étapes de l'opération électorale et toutes les consultations électorales», soulignant que «ces garanties ne figurent pas dans les lois de plusieurs pays, notamment en ce qui concerne la transparence des urnes ou la supervision judiciaire de l'opération électorale». Aussitôt le discours de Ould Kablia terminé, les sénateurs ont entamé le débat. Les interventions qui s'enchaîneront durant deux jours ont porté plutôt sur la forme du texte, puisque les parlementaires ne peuvent pas procéder à des amendements ciblés comme c'est le cas chez leurs collègues de l'APN. Certaines interventions sont tout de même sorties de l'ordinaire et sont allées vers le fond des choses. C'est le cas de l'ancienne journaliste, Zahia Benarous, du tiers présidentiel, qui a demandé l'introduction du système de «listes ouvertes» qui permettent aux électeurs de choisir leurs élus préférés directement sur les listes partisanes. C'est le contraire des pratiques actuelles qui font que les partis établissent eux-mêmes le classement des candidats. D'autres propositions sont parfois cocasses. A l'image de celle faite par Bouzid Lazhari, du tiers présidentiel, qui a demandé à introduire le droit de vote aux détenus qui ne sont pas condamnés définitivement ou sont sous le sceau de la détention préventive. Le code électoral est le premier texte de réformes à être débattu par les sénateurs. Deux autres textes, à savoir «les cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire» et la loi portant participation des femmes en politique sont en discussion jusqu'à jeudi prochain.A préciser que les sénateurs ne peuvent pas apporter des amendements de fond aux textes proposés. Soit ils acceptent, soit ils rejettent le texte dans son intégralité, tel que proposé par l'APN. Dans ce dernier cas, la loi est discutée en commission paritaire qui doit aplanir les différends avant son application définitive. A. B.