«Il existe une police parallèle», a affirmé Nouredine Belmouhoub, porte-parole du Comité de défense des ex-internés des camps du Sud. S'exprimant lors d'une conférence de presse, hier à Alger, M. Belmouhoub, victime d'un enlèvement le 23 octobre dernier, estime en effet que les services de police et le DRS ne sont pas les auteurs du kidnapping. Et d'ajouter : «Les agents m'ont demandé de signer une décharge pour retirer la plainte que j'ai portée contre Nezzar en 2001 et J'ai refusé.» Selon lui, cette affaire est liée à l'interpellation, le 20 octobre dernier, de l'ancien ministre de la Défense à Genève (Suisse). «Nezzar a été auditionné le 21 octobre et, deux jours plus tard, je suis enlevé. Les services parallèles travaillent pour lui ou contre lui», pense-t-il. M. Belmouhoub s'étonne du fait qu'un citoyen algérien soit enlevé en pleine journée et que personne n'ose dénoncer cet acte. «Aucun responsable en charge de la sécurité des personnes, encore moins le ministre de l'Intérieur ou celui de la Justice, pas un député, pas un sénateur ni élu quelconque, aucun parti n'a interpellé les pouvoirs publics. Même les médias. La presse s'est montrée si peu soucieuse. Son silence au sujet de ce kidnapping restera le fait le plus marquant et le plus choquant», affirme-t-il. Et de s'interroger : «Pourquoi la justice ne s'est-elle pas autosaisie pour ouvrir une enquête dès que l'affaire avait été portée sur la place publique ?» Le porte-parole des ex-internés du Sud dément également les propos tenus par Khaled Nezzar lors de son audition par la justice suisse. Contrairement aux affirmations de Khaled Nezzar qui précise que «les camps d'éloignement étaient prévus par la loi», Noureddine Belmouhoub les qualifie de «goulags surveillés par des militaires, souvent visités par des gendarmes pour la distribution gratuite de bastonnades». Le porte-parole des ex-internés du Sud ajoute que «l'arrestation, la déportation et l'internement ont été effectués en dehors de tout cadre légal».