Les habitants font face à cette violence en l'absence des agents de sécurité. L'insécurité devient le souci majeur des résidants de plusieurs sites AADL, où la présence de gardiens n'arrive plus à dissuader de jeunes malfrats de passer à l'acte. Les récits diffèrent et les conséquences aussi : les résidants des rez-de-chaussée vivent dans une peur continuelle. Les malfaiteurs, souvent de jeunes délinquants, ont eu la bonne trouvaille : forcer les portes des logements fermés par tous les moyens, quitte à passer par les vides sanitaires. Au site AADL Mokhtar Zerhouni, l'un des plus importants d'Alger, des actes de violence de ce genre ont pris de l'ampleur ces derniers mois, au grand désespoir des résidants, livrés «pieds et poings liés» aux délinquants assurés d'impunité. Deux malfaiteurs, munis d'une boîte à outils, ont réussi à pénétrer, en l'absence du gardien, dans le hall de l'immeuble 23 aux Bananiers : les deux jeunes voulaient atteindre un appartement situé au deuxième étage qu'ils s'apprêtaient à attaquer en passant par la cave qu'ils commençaient à forcer. «Ils comptaient accéder aux appartements à travers les gaines d'aération», signalent les résidants qui ont réussi pour une fois à confondre les délinquants. «Imaginez si au moment où ils commettaient leur forfait un enfant ou encore une femme soit passé par là ? Les voyous n'auraient pas hésité à les agresser», assurent des habitants qui racontent les différents actes de vol signalés sur le site. Les citoyens, agacés, se débrouillent comme ils peuvent pour parer à ces actes, que ni les services de gardiennage ni encore moins la police ne semblent vouloir prendre en charge. «Les citoyens placent des barreaux à leurs fenêtres, montent des portes blindées et des doubles portes, mais l'AADL leur refuse de se protéger. Certains ont même été poursuivis en justice pour avoir voulu éviter le pire», dénonce un locataire. Des actions ont été engagées contre l'AADL, mais sans avoir réussi à provoquer une quelconque réaction. La filière engagée par l'agence Gesto Immo ne s'occupe, semble-t-il, que du recouvrement des charges mais pas des problèmes de sécurité des résidants, dénonce-t-on. «Les gardiens ne sont là que pour garder les murs, rien de plus», relèvent des résidants. Nos incessantes tentatives pour avoir, hier, la version de l'AADL sont restées vaines.