La cité abrite quelque 9000 habitants qui n'ouvrent pas encore droit aux aires de jeu, à un marché de proximité, à plus de moyens de transport et à un environnement digne d'un quartier résidentiel. Manque de transport, absence de marché de proximité et inexistence d'aires de jeu. C'est, en gros, la liste des griefs retenus par les résidants de la cité AADL de Sebbala, commune d'El Achour, contre les pouvoirs publics. Ces problèmes trouvent toute leur importance quand on sait que le quartier est formé de 1839 logements construits sous forme de tour de 10 à 16 étages.C'est donc une population de plus de 9000 habitants qui y réside de façon régulière, à supposer que le taux d'occupation par logement est de 5 personnes. Une tournée dans les lieux laisse comprendre que l'aménagement extérieur des bâtiments et la réalisation des structures d'accompagnement se font suivant la logique des priorités fixées par le gérant qui est l'AADL.«Nous nous sommes rapprochés de l'AADL, antenne de Aïn Naâdja, à propos de la clôture et des aires de jeu. On nous a répondu que nous n'étions pas les seuls à vivre cette situation», affirme Mohamed, un enfant de Bab El Oued qui s'est établi avec sa famille à Sebbala depuis 2007. «Des améliorations quand même» Inscrite au programme AADL de 2001, la cité des 1839 logements change à chaque fois de visage. «Nous avons tout à l'intérieur des bâtiments», affirme Samir, un résidant. Il cite, entre autres, le gaz de ville et surtout les ascenseurs qui fonctionnent. Une fois tous les détails mis au point dans les appartements, les habitants commencent à regarder par les fenêtres. C'est ainsi qu'ils découvrent qu'ils n'ont pas les services d'accompagnement dignes d'un quartier résidentiel. Sebbala est située à un km du centre-ville d'El Achour. Autrefois, la route était difficilement praticable à cause des crevasses. Aujourd'hui, la chaussée est bien aménagée.«Il a y eu quand même des améliorations», reconnaît Salim, un autre résidant. Après l'aménagement des voies de circulation, il a fallu trouver une solution à la scolarisation des enfants. Depuis l'inauguration de la cité, en 2006, les élèves sont envoyés dans les établissements du chef-lieu d'El Achour et à Sebbala inférieure.«Depuis un mois, une école est ouverte dans la cité», précise Mohamed. Une fois le primaire ouvert, il a fallu penser au palier suivant. Aussi, un CEM est en construction. Le chantier fait face à l'entrée principale du quartier. Les travaux connaissent un retard, mais le responsable du chantier se veut rassurant : «Il sera prêt à la rentrée scolaire de septembre.» Une fois tout cela réalisé, les résidants attendent l'AADL sur des questions plus sérieuses. Aire de jeu : le parc zoologique ! La première chose que vous frappe, une fois dans le quartier, c'est l'absence d'aires de jeu. Pis, il n'y a aucune place qui permet aux voisins de se regrouper. Le tableau est ainsi peint : des tours, de larges voies de circulation, des trottoirs et des petits espaces verts. Faute d'un stade de proximité, les résidants se débrouillent comme ils peuvent.Ceux parmi eux qui pratiquent un sport s'infiltrent illégalement dans le parc zoologique. «Ils ont ouvert une brèche dans la clôture du parc», précise l'ancien résidant de Bab El Oued. Le parc n'est pas loin de la cité. Même les personnes âgées font le déplacement accompagnées des enfants. «Nous n'avons pas d'autres solutions», déclare à juste titre un groupe d'écoliers. Selon eux, il serait possible d'aménager un stade en contrebas du quartier. Ils désignent tout particulièrement le terrain qui jouxte la nouvelle école primaire. Sur les lieux, un bidonville est toutefois en train de naître.Pour le moment, il n'y a qu'une baraque. En plus de l'absence d'aires de jeu, les habitants continuent à faire face à l'inexistence d'un marché. Pour le moment, ils s'approvisionnent chez les trabendistes. «Les résidants qui ont des véhicules font leurs courses ailleurs. Le problème se pose particulièrement pour les familles qui n'en possèdent pas», assure Mohamed. Les trabendistes prennent place à l'entrée du quartier et étalent leurs marchandises à même le sol.«A plusieurs reprises, les gendarmes les ont embarqués», témoigne Salim. Si le quartier ne dispose pas d'un marché, force est de constater que des centaines de garages, aménagés aux rez-de-chaussée des tours ne sont encore exploités. Tous les garages portent un numéro d'identification. D'après les résidants, ces biens immobiliers devraient être loués. Faute d'exploitation, les rideaux d'une dizaine de locaux ont été dégradés.Les moyens de transport public constituent également un souci. Sebbala est desservie par la ligne El Achour-Birkhadem. Comme le nombre de dessertes (on parle de 4 bus seulement) est réduit, les résidants recourent aux services des clandestins. Ces derniers activent surtout sur la ligne Sebbala-El Achour à raison de 15 DA la place.Pour boucler la boucle, plusieurs commerçants de matériaux de construction sont en exploitation à l'entrée du quartier. Leur présence remonte à l'époque où Sebbala n'était qu'un chantier. A ce sujet, les résidants sont impatients : «Ces commerces doivent être délocalisés.»