Douze mille femmes vivent avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) en Algérie, dont 24 nouvellement contaminées en 2011, selon l'association AnisS de lutte contre les IST/sida et de promotion de la santé. Soit la majorité des 19 000 cas officiellement recensés dans le pays, entre hommes et femmes. Ces chiffres sont bien plus supérieurs à ceux déclarés par le Laboratoire national de référence (LNR). «A titre d'exemple, une seule femme nouvellement contaminée en 2011 est officiellement déclarée par le LNR pour Annaba, alors qu'elles sont en réalité une douzaine, selon des sources médicales», étaye l'association. Ce chiffre alarmant a été révélé à l'occasion de la célébration du premier anniversaire du lancement de la campagne nationale Himeya de protection des femmes et des enfants du sida en Algérie. Un événement coïncidant avec la Journée internationale de lutte contre les formes de violence à l'égard des femmes. L'une des satisfactions enregistrées cette année en vue d'une meilleure protection des femmes et des enfants du VIH/sida en Algérie est relative à la mise en œuvre effective du programme national de prévention de la transmission de la femme à l'enfant après des années de blocage. L'annonce a été faite lors d'un atelier national organisé par le ministère de la Santé, en octobre dernier, à Alger. Cette mesure permettra de protéger de la contamination des milliers d'enfants de mères porteuses du virus. Une note interne de la CNAS, intitulée «Document d'aide à la décision», destinée à uniformiser l'action des médecins conseil à travers le pays, a inclus l'infection par le VIH en tant qu'«hémopathie» parmi la liste des maladies chroniques. Cette mesure permet aux personnes vivant avec le VIH d'être assurées du remboursement des dépenses liées au traitement des infections opportunistes. Le problème reste tout de même posé avec acuité pour une majorité des femmes malades sans emploi et donc non assurées. Selon le docteur Scander Soufi, président d'AnisS, «même s'il n'y a pas de lien direct entre la campagne Himeya et les mesures gouvernementales positives annoncées, il est clair qu'une forte mobilisation sociétale est décisive dans la sensibilisation des décideurs sur la situation difficile des femmes et des groupes les plus exposés en général dans le contexte du VIH».