A Annaba, on dénombre officiellement 120 cas de sida depuis 1985 – date du 1er cas déclaré –, mais le nombre de nouveaux cas confirmés depuis le début de cette année est de 12. Ce qui dépasse déjà le nombre des 10 cas déclarés l'année dernière. L'enquête, que nous avons réalisée, estime le nombre réel des personnes porteuses du virus dans la wilaya à 2000 séropositifs. » C'est ce qu'a déclaré, hier, le docteur Skandar Soufi, président de l'association de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le sida et de promotion de la santé, lors d'un point de presse tenu à Annaba. Cependant, force est de souligner que la prévalence à la féminisation est de taille, si l'on se fie à la déclaration du même conférencier lorsqu'il a avancé que « le nombre de femmes enceintes contaminées dans la région de Annaba est 5 fois supérieur à la moyenne nationale ». Ainsi, selon les chiffres avancés contenus dans les conclusions de l'enquête réalisée par le centre de référence de prise en charge des IST/VIH/sida du CHU Dorban, 0,53% des femmes enceintes (5 femmes sur 1000) à Annaba sont porteuses du virus HIV (séropositives). Pour estimer la séroprévalence dans la wilaya, l'enquête a été effectuée auprès des femmes enceintes, meilleur indicateur sur la population générale. « Les résultats sont effrayants. Certes, l'épidémie a évolué mais pas à de telles proportions », a noté le docteur Skander. Cette enquête a ciblé 3032 femmes sur une moyenne de 15 000 à 20 000 accouchements /an. Sur les 3032 prélèvements, 16 cas de séropositivité ont été diagnostiqués, soit un taux de séropositivité de 0,53%. Ce qui dénote, d'après le même spécialiste, que la maladie est concentrée puisque le taux en matière d'épidémiologie dépasse les 0,1%. Cette enquête a fait également ressortir une tendance à la féminisation de la maladie avec comme première source de contamination l'infidélité des conjoints. Les modes de contamination les plus fréquents sont les rapports hétérosexuels. 87% des femmes touchées ont entre 25 et 40 ans. Et de rappeler que des études similaires effectuées en 2004 à Tamanrasset et Oran ont permis de relever des taux de séropositivité respectifs de 0,70 et 0,25%. Avec le taux de 0,53% de séropositivité féminine, Annaba est classée parmi les wilayas les plus touchées après Tamanrasset et Alger.