Le débat sur la place des salafistes au Maroc reprend, d'autant que l'une des icônes de ce mouvement, Mohamed El Fizazi, appelle à une participation massive. «Nous sommes partisans d'une forte participation à ce scrutin», a-t-il dit, selon le quotidien Le Soir qui a consacré mercredi un dossier sur le sujet intitulé «Salafistes et soufis : le grand réservoir». La presse marocaine pose la question : pour quel parti voteront les salafistes ? Ces derniers, tolérés mais empêchés de créer leur propre parti politique, sont, selon la presse marocaine, partagés entre deux partis : le PJD et Ennahda, un parti islamiste qui reste loin de l'envergure du PJD. Et le cheikh Mohamed El Fizazi ne fait pas de choix, il n'apporte aucun soutien franc, mais atteste tout de même que «le vote salafiste sera exclusivement partagé entre le PJD et Ennahda. Moi-même je me trouve dans la même situation. Une autre option relève de l'impossible». Le poids des salafistes dans l'échiquier politique marocain reste indéterminé, mais selon de nombreuses analyses, «les salafistes voteront PJD car ils voient d'un mauvais œil l'alliance d'Ennahda avec le RNI de Mezouar». Pour l'opinion publique marocaine, le vote salafiste lors de ces législatives est un facteur déterminant. «Le PJD au sommet de l'Etat pourra favoriser l'émergence d'un parti salafiste, même si cette éventualité constitue un danger stratégique pour le PJD», analyse notre militant des droits de l'homme.