Approché après le meeting pour donner sa version concernant l'agitation qui gagne le camp des néo-redresseurs, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, dit «refuser de polémiquer» mais, subtilement, il renvoie ses détracteurs «à la base militante, seule à même de faire la décantation». Selon le patron du vieux parti, «les futures élections restent l'enjeu réel de ce mouvement». «Ces gens-là je les comprends», dira-t-il car «beaucoup d'entre eux n'ont commencé à réagir qu'une fois éjectés des postes de responsabilités» non sans nous énumérer les postes occupés faisant allusion aux Seghier Kara, Goudjil et Abada. Abdelaziz Belkhadem, qui a commencé sa campagne depuis son fief, Tiaret, a eu affaire hier à une salle comble. À la salle Belarbi Abdallah, ce fut une véritable démonstration de force. Belkhadem, après une longue rétrospective de la crise politique de 1988 à nos jours, a tenu un discours pour le moins violent à l'endroit de ce qu'il qualifie de «gens qui doutent de l'Algérie et du parti». Selon le conférencier, «le FLN qui a libéré le pays sera celui qui accompagnera les Algériens dans le développement et ses réformes initiés depuis 1999 par le président Bouteflika». À propos du président, Belkhadem a lâché une phrase qui a fait tilt: «2014, c'est encore loin et que Dieu prête vie à Bouteflika», pointant indirectement un doigt accusateur vers des partis et des personnes qu'il ne nommera pas mais à qui il conseille de «cesser de distiller quotidiennement des rumeurs et des mensonges». S'agissant des futures élections pour lesquelles s'affutent des stratégies, le secrétaire général du FLN, accompagné d'une flopée de cadres du parti, s'est voulu rassurant et, surtout, «optimiste», car, enchaîna-t-il, «l'Algérie a connu sa révolution», faisant sans doute allusion à ces révoltes qui gagnent le Monde arabe. Avant de regagner Alger, Belkhadem a eu toutes les peines du monde à s'extirper d'une foule compacte qui clamait son nom. Le ton est ainsi donné à partir de Tiaret.