La crise dans laquelle s'enlise le FLN est loin de connaître son épilogue. Aux mises en demeure du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, le mouvement des redresseurs réplique avec virulence. Dans un long communiqué signé par Salah Goudjil, le mouvement des redresseurs, qui conteste la légitimité de l'actuel comité central, accuse Belkhadem de recourir à «la manœuvre, la menace, la fuite en avant et la ruse pour faire face à la crise qui secoue le parti». La réplique des redresseurs vient suite aux attaques dont ils ont fait l'objet lors de la dernière réunion du comité central du FLN. Belkhadem avait accusé à cette occasion «Goudjil et consorts d'avoir des visées électoralistes». Par ces attitudes «irresponsables et intempestives, Belkhadem tente de semer le doute au sein des militants au lieu d'admettre l'existence d'une réelle crise qui menace le parti», estime le mouvement des redresseurs. En plus des griefs ayant trait au non-respect des statuts et à l'illégitimité du comité central, les contestataires attaquent Belkhadem sur le terrain favori du parti, qui est celui de «la glorification de la famille révolutionnaire» ; ils doutent de sa sincérité lorsqu'il l'évoque : «Contrairement à ses déclarations trompeuses en direction de la famille révolutionnaire, Belkhadem a éloigné, lors du 9e congrès, les vrais moudjahidine des instances du parti», ont fait savoir les redresseurs. Pourquoi Belkhadem a-t-il procédé ainsi ? «Son objectif est d'exclure tous ceux qui sont capables d'empêcher d'attenter à la ligne nationaliste du parti et les remplacer par des gens dont il aura besoin pour mettre en œuvre sa stratégie future. Il n'est un secret pour personne que Belkhadem voudrait se présenter à la prochaine élection présidentielle au nom du parti», affirment les redresseurs. En somme, le conflit qui entre l'actuelle direction du FLN et un large mouvement de contestation qui prend de l'ampleur risque bien de fausser les calculs de Abdelaziz Belkhadem.