Des centaines d'étudiants de l'université Abderahmane Mira de Béjaïa sont sortis, hier, dans la rue pour revendiquer des chambres dans les cités U. Ils seraient, selon les protestataires, plus de 1000 à ne pas être encore hébergés. Ce qui leur permet de s'attribuer le statut de sans- domicile- fixe (SDF), depuis « trois semestres ». Avant-hier, ils ont bloqué la RN9 à hauteur du campus d'Aboudaou pour réclamer l'ouverture des nouveaux blocs réalisés en extension de la cité des 1000 Lits dans la ville de Béjaïa. Un projet de 1000 lits dont la réception est programmée, selon l'administration, pour avril prochain. Le refus de l'administration d'accéder à leur revendication, sous motif que le site est encore en chantier, n'a pas été du goût des protestataires qui menacent de durcir le ton. « Pas de cours tant que la nouvelle cité n'est pas ouverte », a lancé un des représentants des marcheurs. Selon lui, 4 blessés sont à déplorer parmi ses camarades lors de l'intervention des forces de l'ordre qui ont usé de gaz lacrymogènes pour débloquer la RN9, la veille. Les étudiants « SDF » disent avoir cru à la promesse de la direction de l'ONOU qui leur aurait annoncé leur hébergement imminent dans les nouveaux blocs. « La dernière échéance de samedi dernier a expiré et rien n'a été fait. Je refais l'année à cause de ce problème de chambre », nous dit un étudiant en 2e année. A quelques jours du début des examens, les étudiants ne comptent pas revenir à de meilleurs sentiments. Leur problème ne date pas d'aujourd'hui. Une action similaire a eu lieu en novembre 2004 pour réclamer l'hébergement de 1900 nouveaux étudiants dont quelque 700 à 800 filles. La moitié seulement semble avoir trouver gîte depuis cette date dans les quatre cités U de Béjaïa. Avec la dernière cité à être réceptionnée, celle d'Iryahen en l'occurrence et dont la capacité d'accueil est de 3000 lits, Béjaïa compte quatre cités universitaires avec une capacité totale de 12 200 lits. Soit un taux d'hébergement qui dépasse à peine les 70 %. Alors qu'une opération d'assainissement a été entreprise pour dégager des places, l'on avait suggéré que seule « une nouvelle cité peut héberger les 1900 étudiants, d'où l'extension de la cité U des 1000 Lits qui, toutefois, ne comblera pas à elle seule le déficit en structures d'accueil ».