Le rendement de l'APN, en cette session d'automne, était moyen, voire même faible. C'est l'avis exprimé, hier, par la plupart des députés rencontrés à l'hémicycle Zighout Youcef et qui ont tenu à faire le déplacement pour assister à la cérémonie de clôture de la session. Ils étaient tous présents. L'événement oblige. Le gouvernement dans son ensemble était au rendez-vous : Ahmed Ouyahia, chef de l'Exécutif et premier responsable du RND, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani, respectivement patrons du FLN et du MSP. Fidèle à sa position et respectueux des directives du secrétaire général du RND, Miloud Chorfi, chef du groupe parlementaire du parti, qualifie de positive la session écoulée. Selon lui, le seul point noir enregistré en cette période est le rejet par les députés de l'article 7 figurant dans la loi contre la corruption et portant sur la déclaration de patrimoine. « Le RND est en faveur d'un autre projet de loi comportant le contenu de l'article 7 rejeté par les députés du FLN. Nous sommes également pour tous les textes de lois qui combattent la corruption et qui font avancer les réformes dans tous les secteurs », a souligné notre interlocuteur, qui estime que les députés de son parti ne voteront jamais contre des textes de lois qui serviront en premier lieu l'intérêt du pays. Abdelhak Boumechras, chef du groupe parlementaire du MSP, qualifie la session d'automne de très modeste vu le nombre de lois qui ont été soit débattues ou bien votées. Notre interlocuteur explique le manque d'activité au sein de l'APN par les étapes politiques importantes que notre pays a traversées durant cette période, notamment le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale et qui a nécessité la mobilisation des parlementaires pour la campagne de sensibilisation, ainsi que les élections partielles dans les sept régions du pays et qui ont requis aussi la mobilisation des élus du peuple pour mener à bien la campagne pour le scrutin qui a duré plus d'un mois. Sans omettre, ajoute M. Boumechras, la maladie du président de la République qui « a affecté en quelque sorte l'activité du Parlement ». Toutefois, le représentant du MSP a souligné l'importance des lois qui ont fait l'objet de vote et qui entrent dans le cadre des grands chantiers de la réforme. Pour ce qui est des textes de lois portant sur la réconciliation nationale, le chef du groupe parlementaire du MSP est presque persuadé que le président de la République recourra à la mise en place de décrets dans ce sens. « Nous aurions souhaité que ces lois passent par la procédure normale, c'est-à-dire les soumettre à l'Assemblée afin de susciter un débat à tous les niveaux. Mais nous ne pensons pas que ce sera le cas. Nous sommes presque convaincus, vu le climat qui règne, que les dispositions pratiques d'application des lois en question vont faire l'objet de décrets. » De son côté, M. Djoudi du Parti des travailleurs (PT) a estimé que l'Etat a, une fois de plus, tourné le dos aux revendications des citoyens algériens, et cela se reflète à travers l'adoption de la loi de finances de 2006 qui n'a malheureusement pas répondu aux attentes du peuple. « La loi de finances est le pilier et le moteur de l'APN. Elle s'appliquera du 1er janvier jusqu'au 31 décembre. D'une autre manière, elle accompagne le citoyen pendant toute l'année, alors que ce dernier n'a vu ni des augmentations de salaires, ni une amélioration de son pouvoir d'achat », dira-t-il. Pour sa part, M. Benkhalef du parti El Islah a relevé que l'activité de l'APN en cette session était faible. « Nous avons souhaité débattre des articles de lois relatifs à la réconciliation nationale, en vain. Nous sommes actuellement persuadés que le Président va légiférer par ordonnance, et ce, pour éviter la polémique. Cette démarche diminuera les prérogatives de l'Assemblée », dira-t-il.