La ville des Ponts s'est faite belle, mais une beauté hâtive, évanescente, éphémère, de pacotille, puisque tout a été bâclé pour en imposer avec du tape-à-l'œil au visiteur. D'autant plus que ce dernier va reluquer les choses de loin. Alors tout le long de l'itinéraire du Président, tout a été nettoyé, la chaussée a été balisée, les façades peinturlurées et même les troncs d'arbres… Du bluff… On n'aura pas observé pareille effervescence dans la ville des Ponts depuis la visite du président français, Nicolas Sarkozy, en décembre 2007 ! Cette visite est perçue par les badauds comme une curiosité, devant les sortir de l'ennui. Outre la curiosité, les gens ont souffert le martyre avec la circulation infernale causée notamment sur le tronçon du chantier du tramway, sur la route de Zouaghi, où les agents de l'APC se sont livrés, en soirée, au bitumage de toute une tranche de chaussée. Certains automobilistes, après deux bonnes heures d'attente dans un embouteillage infernal, ont eu la dangereuse témérité d'emprunter un sens interdit des plus meurtriers, menant directement vers la cité des 1100 logements, sans passer par le rond-point. Ceci dit, la visite du président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a eu le mérite de libérer la ville pendant toute la matinée de la circulation automobile. C'était comme une initiative pour sauver l'environnement, juste quelques heures, c'est toujours cela de gagné sur la pollution.