La ville de Médéa est devenue une destination privilégiée des commerçants informels. Venant des quatre coins du pays, ils écoulent leurs marchandises à ciel ouvert, à même les trottoirs de la ville sans être inquiétés par quiconque. Dès l'aube, ils déchargent, de leurs véhicules immatriculés hors wilaya, des quantités importantes de marchandises. Vêtements, bijoux, produits cosmétiques ou ustensiles de cuisine figurent parmi les produits exposés sur les espaces publics où des étalages en guise d'échoppes sont érigés en permanence. Une situation qui rend la circulation des passants impossible et plonge ces quartiers, jadis conviviaux, dans un climat d'hostilité et d'insécurité. A la moindre averse, ces squatters sans-gêne montent des parasols de fortune ou bâchent carrément la rue créant une sorte de tunnel angoissant. Aux avenues cheikh Touhami, Les quatre martyrs, la rue Ferah Ahmed, Aïn El Mordj jusqu'au portail de l'hôpital Mohamed Boudiaf, ils exposent leurs marchandises, défiant ainsi l'ordre public et la quiétude des habitants. Cela, au grand dam des automobilistes et des piétons qui doivent jouer des coudes pour pouvoir y circuler. Cette anarchie profite évidemment aux pickpockets. Ces ruelles, qui ne désemplissent pas, sont l'endroit propice où les voleurs trouvent leurs comptes. Le commerce informel a plongé le commerce légal au centre-ville de Médéa. Cette situation est, selon les termes d'un commerçant, «une bombe à retardement. Le laxisme des pouvoirs publics nourrit chaque jour la haine et la rancœur». «Les gens ne resteront pas éternellement les bras croisés pour défendre leurs intérêts et leurs droits. Il y aura certainement des dépassements, à l'exemple du dernier incident qui s'est produit à la station urbaine Tahtouh, où les riverains ont fait leur propre ménage et à leur manière», présage-t-il.