Pour 2011, exceptés les mois de janvier, mai et juin, le reste de l'année a enregistré 10 décès de femmes admises pour des accouchements et un nombre effarant de mort de nouveau-nés. Les chiffres avancés de décès de patientes au cours des accouchements à l'hôpital «Mère et Enfant» de Debdaba inquiètent à juste titre car devenus alarmants. Pour 2011, exceptés les mois de janvier, mai et juin, le reste de l'année a enregistré 10 décès de femmes admises pour des accouchements et un nombre effarant de mort de nouveau-nés. Pour les seules journées de jeudi et samedi derniers, une source crédible signale 8 décès de nouveau-nés et c'est globalement une moyenne de 2 à 3 décès par jour dans cet hôpital qualifié désormais de mouroir, pourtant équipé d'un plateau technique et autres instruments sanitaires appropriés. On cite volontiers le cas de la mort par négligence, il y a quelques jours, de cette autre patiente âgée de 40 ans, anémique, admise pour accouchement et qui a subi une terrible et grave brûlure pendant l'intervention par un gynécologue qui aurait, dit-on, utilisé un bistouri électrique défectueux. La malheureuse victime, dans un état grave, a été évacuée à Alger dans un établissement spécialisé mais sans succès. Le mari de la victime a porté plainte contre l'hôpital, croit-on savoir. Graves négligences Les décès, dans cet établissement, se multiplient et sont devenus fréquents depuis 2008, année du début de sa dégradation alors, qu'antérieurement, les morts pour ce type d'intervention étaient, reconnaît-on, rares. Afin d'éviter toute polémique ou ambiguïté sur une situation avérée, la même source précise que cela peut facilement se vérifier sur les registres de l'hôpital et par une enquête. Les principales causes de cette situation sont imputées en premier lieu au niveau de l'inexistence d'une banque de sang à l'hôpital, à l'indisponibilité de la réanimatrice qui habite loin de la structure médicale et du gynécologue conventionné qui met souvent plus d'une heure pour rejoindre la salle d'opération alors que, devant l'urgence de l'accouchement parfois compliqué, l'exigence de la présence du personnel médical d'intervention n'est pas à souligner. Notre source insiste en particulier sur la direction de l'hôpital qui se caractérise par de graves négligences dans la gestion de cet établissement hospitalier et qui a eu récemment des démêlés avec la justice. La population s'interroge alors sur l'absence de réaction des pouvoirs publics et d'une intervention des autorités sanitaires pour remédier à cette situation par une enquête approfondie sur l'ensemble des problèmes qui précipitent l'hôpital dans l'abîme.