Les habitants du lotissement Hamdad, au nord de la ville de Tizi Ouzou, endurent la dégradation de leur cadre de vie en cette période hivernale. Pas moins de 200 familles vivent dans ce quartier de M'Douha, privé de gaz naturel, de route praticable et d'hygiène. «La plupart des familles qui vivent ici sont des locataires contrains d'y habiter à cause de la crise du logement. Quant aux propriétaires, qui n'ont jamais cessé d'interpeller les autorités locales sur cette situation, attendent l'arrivée des commodités de base pour occuper leurs logements», dit un riverain avant d'ajouter: «On manque de tout pratiquement». A l'entrée du quartier est entassé un amas d'ordures contre le mur de la cité universitaire des jeune filles de M'Douha. «Comme la route est délabrée, les services de la voirie communale ne passent pas pour ramasser les ordures. C'est nous qui brulons les rejets ménagers sur place», fulmine un habitant. «En été, je vous laisse imaginer les odeurs nauséabondes, les moustiques et les rats du fait de cette décharge sauvage», poursuit-il. La décharge se situe à un jet de pierre de la cité universitaire, non loin du carré des martyrs. Les résidents affirment que les autorités ont été déjà avisées du cadre de vie délétère dans lequel ils évoluent mais aucune suite n'a été donnée à leurs réclamations. Les projets d'alimentation des quartiers et lotissements en gaz naturel ne sont toujours pas concrétisés dans de nombreux cas, à l'image du lotissement Hamdad. Les habitants lanceront: «Si ce n'est ce commerçant qui nous approvisionne en gaz butane, nous ne pourrons pas nous réchauffer cet hiver». À peine carrossable, la route est parsemée de crevasses qui se transforment en mares d'eau lors des journées pluvieuses. Des eaux usées s'écoulent des bâtiments et ruissellent à ciel ouvert dans des fosses laissées ouvertes, constituant un danger permanant pour les riverains, notamment les enfants. La grosse conduite qui draine les eaux pluviales à partir de la route de M'Douha vers le ravin, en bas du lotissement, a été détruite par un engin mécanique, laissant couler l'eau dans les caves d'un bâtiment en construction.