Le congrès du Polisario compte capitaliser la sympathie de la gauche marocaine et le Mouvement des jeunes du 20 février. L'objectif est de densifier la fronde en territoires occupés et acquérir à la cause sahraouie tout le Sud marocain. Tifariti (territoires libérés). De notre envoyée spéciale Intensifier l'«Intifadha» en territoires occupés et l'exporter vers le sud du Maroc. Telle est la nouvelle stratégie approuvée à l'unanimité, hier, par les délégués réunis dans le cadre du 13e congrès du Front Polisario, dont les travaux se poursuivent à Tifariti, dans les territoires libérés du Sahara occidental. Après des débats et des interventions qui ont duré des heures, le rapport présenté par la commission de l'«Intifadha» et de la résistance dans les territoires occupés a été adopté à la quasi-majorité. Durant cette séance, la priorité a été donnée au Groupe des 54, les activistes et autres congressistes, militants des droits de l'homme établis dans les villes des territoires occupés. Il a été décidé de soutenir, «matériellement et moralement», l'insurrection dans les villes des territoires occupés, et ce, par différents moyens. Entre autres, accorder un plus grand rôle aux associations et autres organisations qui œuvrent pour la protection des droits de l'homme, favoriser la promotion de la culture de résistance pacifique, ainsi que la dynamisation du rôle du mouvement associatif et des organisations de la société civile. Les congressistes ont aussi appelé à l'intensification du soutien politique à l'Intifadha. De même, accorder un plus grand intérêt aux mouvements estudiantins et populaires dans le sud du Maroc. «Les territoires du sud du Maroc sont des terres sahraouies, qu'ont accaparées les Marocains. Seulement, la plupart de la population de ces localités sont d'origine sahraouie et soutiennent notre cause», explique El Mah L'Haiba, membre du Groupe des 54. Opérer en territoires occupés Selon lui, la participation des activistes des territoires occupés, une première dans l'histoire des congrès du Front Polisario, a été une réussite totale. «Nous sommes des plus satisfaits quant aux débats et à leur teneur. Toutes les propositions de la commission de l'Intifadha et des territoires occupés ont été prises en compte par les congressistes et par les instances politiques qui appuient l'insurrection populaire, tout en insistant sur le caractère pacifique de ce mouvement», affirme le Sahraoui. Le Front Polisario, «fort du soutien de la gauche et l'extrême gauche marocaine, ainsi que des relations entretenues avec le Mouvement du 20 février», escompte ainsi encourager les mouvements populaires dans le sud du territoire marocain. Pour ce faire, il a été convenu la mobilisation des moyens nécessaires pour donner un nouvel essor à l'Intifadha, que cela soit en termes d'aides matériels, de couverture médiatique afin de rompre le blocus imposé par l'occupation marocaine et aider à sensibiliser l'opinion publique nationale, régionale et internationale, quant à la situation dramatique vécue par les Sahraouis et les nombreuses discriminations et violations des droits de l'homme. Pour ce qui est de la représentativité des territoires occupés au sein des instances nationales du Polisario, le nombre de délégués a été augmenté, passant de 12 sièges au sein du secrétariat national à 16. «Ce qui est un honneur et aussi une très lourde responsabilité pour les activistes des territoires occupés», commente EL Mah L'Haiba.