Isehwiken n temzi», ou Déflagrations de jeunesse, est le recueil de poésie en kabyle, avec une partie en français, édité par le journaliste auteur, Allas Di Tlelli (alias Halim Akli). Il est dans les librairies depuis novembre dernier. Dans cet ouvrage, Di Tlelli, également auteur de Imesli n tsusmi (Le son du silence), roman par lequel il a été primé en 1993 du prix Mouloud Mammeri, décrit ces oppressions dont souffrait la jeunesse des années durant avant les révoltes de 1988, puis de 2001. Au premier poème, «Temzi» (jeunesse), réparti en plusieurs strophes, Allas prévient que si «l'enfance ignore et tourne en rond, elle cherche son issue, prépare son destin…». S'inscrivant «résolument dans la continuité d'un combat pour la démocratie, les droits humains et la reconnaissance officielle de la langue et de l'identité premières» de cette terre, l'auteur dédie encore un joli poème à Lounes Matoub, ce «prophète» qui avait averti sur les dangers de l'intégrisme islamiste. Dans ce poème, l'auteur crie sa douleur devant l'affront des hypocrites qui, hier seulement, médisaient le chantre, et aujourd'hui font semblant de le pleurer. Dans la partie en français – 5 poèmes dans la langue de Molière et une soixantaine d'autres dans celle de Mammeri – Allas réserve des hymnes à la démocratie, à l'Afrique et surtout à Katia Bengana. «Katia ou la voie de la liberté» est l'intitulé que l'auteur a consacré à cette héroïne de 17 ans. Di Tlelli qualifie la jeune martyre «d'astre éblouissant de mille couleurs, répandant sa lumière béate, sur les cimes et les cœurs, pansant nos maux et désastres… Pétrie dans un rare courage, la liberté à elle se confond, le voile ? Un affront, une cage ! Défiant la bête immonde, sans flingue, kalache ou glaive, de ses mains fines d'adolescente…». Menacée pour son refus de porter le voile, Katia, vaillante et indifférente, est lâchement assassinée par une horde intégriste un 28 février 1994 au retour de son lycée à Meftah (Blida, au sud d'Alger). Déflagrations de jeunesse, écrit au cours de la période 1989-2001, est cédé au prix public de 250 DA.