Si l'utilisation du gaz GPL butane est incontournable pour certains usages, des citoyens, surtout ceux dont les foyers ne sont pas raccordés au réseau de gaz de ville, se plaignent de ces bonbonnes qui présentent souvent des fuites dont les conséquences peuvent êtres des plus désastreuses. A ce sujet, un habitant, du quartier Ben Achour, nous a déclaré «en plus du risque d'une intoxication ou plus grave encore d'une éventuelle explosion à cause d'une flamme nue ou d'une quelconque étincelle, c'est une véritable corvée, car chaque nuit je dois débrancher les bouteilles de gaz pour les entreposer à l'extérieur. Tout ce remue-ménage pour éviter l'accumulation des gaz». Dans les entrepôts et points de vente de gaz butane, on a constaté à l'œil nu que la plupart des bonbonnes présentaient des carcasses déformées. La cause est claire : les manutentionnaires, lors des opérations de chargement et de déchargement, «se permettent de balancer brutalement du haut du camion les bonbonnes qui, percutant le sol, reçoivent des chocs qui déforment leurs carcasses et parfois même le dispositif de régularisation de l'évacuation des gaz», assure un propriétaire d'un point de vente. Cette pratique va à l'encontre de l'instruction en matière des normes de sécurité, qui spécifient qu'il est impérativement nécessaire d'empêcher des chocs aux bouteilles de gaz comprimé avec d'autres objets, tout en évitant des les faire tomber. La même instruction indique que les bouteilles de gaz comprimé sont de véritables bombes. Les enfants des quartiers non branchés au réseau du gaz naturel ou encore non desservis par les camions Naftal courent un énorme danger en traînant sur un sol cabossé, bourré de nids de poules, des bouteilles de gaz comprimé sous haute pression. C'est le cas sue les hauteurs de Ben Achour, El Hmalit et d'autres quartiers perchés sur le massif de Chréa. Une des normes de sécurité précise qu'il ne faut jamais essayez de lever ou de déplacer une bouteille de gaz en la tenant par le robinet qui se trouve en haut, ou un quelconque dispositif de régularisation du débit d'évacuation du gaz comprimé. Des instructions d'avertissement contre les dangers du gaz butane, codées R12, S2, S9 et S16 indiquent, respectivement, qu'il s'agit d'un gaz extrêmement inflammable, qu'il faut mettre hors de la portée des enfants, dans un endroit bien aéré, à l'écart de toute flamme ou source d'étincelles, tout en interdisant de fumer à proximité. Des bouteilles de gaz butane qui présentent des fuites continues même quand le robinet est fermé a une durée d'utilisation nettement inférieure. «Au-delà des risques encourus et des surcoûts qu'on supporte à cause des frais du transport, je dois, tous les deux à trois jours, changer de bouteille de butane parce que défaillante, surtout si elle est utilisée pour les besoins de chauffage», affirme t-on. Si la société, Naftal, dispose de tout un département dédié à l'hygiène, la sécurité et l'environnement, faut-il imposer, au minimum, de courts stages aux manutentionnaires afin que cette action en amont se répercute sur le maintient en bon état des bonbonnes de GPL butane et participer ainsi à la réduction des risques, surtout d'explosion en cas de fuite, de mauvaise étanchéité ou de manœuvres non conformes aux normes de sécurité en vigueur, pour les gaz comprimés sous haute pression et qui, hélas, continuent d'endeuiller des familles notamment lors de la période hivernale.