Dans les Aurès, des voix s'élèvent pour que Batna soit décrétée capitale de la culture amazighe. Une revendication légitime, selon Rachid Belkhiri, qui a pris contact avec El Watan au nom du Mouvement culturel amazigh (MCA). «Capitale d'El Qods, capitale de la culture islamique, capitale du film arabe, le mouvement culturel amazigh des Aurès demande l'organisation d'une manifestation sur la culture amazighe et propose que Batna soit la capitale de cette manifestation», lit-on dans un message adressé au journal. Le MCA considère que la culture amazighe est totalement marginalisée. «L'Etat refuse de reconnaître officiellement la langue amazighe sans parler de nos héros et héroïnes, tels que Kahina, la première femme démocrate, une fierté pour notre pays, absente de l'histoire et considérée par certains comme ennemie. Même le 1er yennayer n'est pas célébré», avance M. Belkhiri. Voici donc une occasion de rendre sa place à cette culture et réconcilier les Algériens avec eux-mêmes. «Une telle situation ne peut être acceptée, sachant que chaque année l'Algérie organise des manifestations sur n'importe quoi et dépense des sommes colossales», souligne encore M. Belkhiri. Comme arguments, ce groupe de militants berbéristes, qui se réclament du MCA, avancent une histoire et une civilisation vieilles de près de 3000 ans, ayant laissé des traces indélébiles. L'organisation d'une manifestation culturelle d'une telle envergure est amplement justifiée, toujours selon le MCA. Elle pourrait rayonner davantage avec la participation de toutes les populations berbères d'Afrique du Nord. Voilà une idée qui ne pourrait que susciter l'adhésion de Khalida Toumi, notre ministre de la Culture. A moins que le projet ne dérange les ennemis éternels de cette partie essentielle de l'identité algérienne.