Le procureur de la ville française de Pontoise a requis un non-lieu dans l'affaire d'Ali Ziri, un retraité algérien décédé le 11 juin 2009 à Argenteuil, suite à son interpellation par la police, a révélé hier le journal en ligne Mediapart. Interpellé par la police le 9 juin 2009 à Argenteuil, lors d'un contrôle de la route musclé, Ali Ziri (69 ans) tombe le soir même dans le coma à l'hôpital d'Argenteuil, où il décède deux jours plus tard. Plusieurs éléments de l'information judiciaire ouverte en 2009 pour «homicide involontaire et violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique» mettent en cause les policiers. La commission nationale de déontologie de la sécurité avait évoqué «un traitement inhumain et dégradant» et deux expertises médicales lient sa mort à l'utilisation de techniques de maintien sur un homme âgé et fortement alcoolisé (2,4 g par litre de sang). La dernière expertise, en date du 15 avril 2011, concluait ainsi à «un épisode hypoxique (diminution de la quantité d'oxygène apportée aux tissus, ndlr) en rapport avec les manœuvres d'immobilisation et les vomissements réitératifs». Pour maître Stéphane Maugendre, avocat de la famille Ziri, c'est la technique policière du pliage, consistant à plaquer le torse du prévenu sur ses genoux en exerçant une pression, «qui serait à l'origine de l'asphyxie ayant conduit au décès d'Ali Ziri». La mort de l'Algérien, arrivé en France dans les années 1950, est à l'origine de la création du collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri qui a appelé à un rassemblement de contestation le 14 janvier à Argenteuil en présence de l'humaniste et ancien résistant Stéphane Hessel et de l'évêque Jacques Gaillot. Les membres du collectif poseront ensuite une plaque commémorative sur le lieu de l'interpellation du retraité algérien.