Allons-nous vers des résultats scolaires catastrophiques cette année ? Telle est la question que se posent les parents d'élèves du lycée d'In Ghar, une des daïras composants la région du Tidikelt de la wilaya de Tamanrasset. La préoccupation des parents quant à l'avenir des futurs bacheliers est justifiée par le fait que le lycée d'In Ghar est dépourvu de professeurs dans plusieurs matières principales. «Nos enfants n'ont reçu aucun cours de maths durant le premier trimestre», constate l'un d'eux. Pour les langues étrangères, l'éternelle plaie de l'enseignement au sud du pays, et notamment français, nos interlocuteurs préfèrent garder le silence. L'Association des parents d'élèves a déjà saisi officiellement le directeur de l'éducation de la wilaya de Tamanrasset, mais aucune suite n'a été donnée à ses inquiétudes et les possibilités de rattrapage du retard dans les matières non enseignées avant le bac, ceci dans le cas où des professeurs seront affectés en urgence. Les parents d'élèves soutiennent que «l'orientation forcée de leurs enfants vers des filières n'ayant aucun avenir dans la région est accepté à contre-cœur, notamment pour ce qui est de la branche éducation physique». Selon eux, l'absence d'un interlocuteur valable pouvant prendre les mesures immédiates et efficaces est un autre calvaire dans la wilaya de Tamanrasset qui vit une situation équivoque depuis presque plus de quatre ans. Il se trouve en effet que les responsables affectés à cette wilaya sont des retraitables qui viennent profiter des avantages fiscaux de la rémunération appliqués dans cette région de l'extrême-sud et assurer un départ tranquille à la retraite, ce qui ne rend nullement service à la wilaya. Ainsi, et pour ce qui est de l'éducation en particulier, beaucoup de décisions sont ajournées surtout pour ce qui est des communes du Tidikelt situées à plus de 700 km du chef-lieu de la wilaya, donc loin des yeux et loin du cœur de la décision. Les associations de parents d'élèves du Tidikelt demandent à ce que l'Etat accorde des avantages supplémentaires pour attirer des professeurs qui accepteront volontiers de travailler dans leur région en contrepartie de logements de fonction et une rémunération plus attractive, car il y va de l'avenir des enfants scolarisés. Le spectre d'une augmentation des taux de déperdition scolaire dont le pourcentage est déjà élevé est, d'après eux, un paramètre qui n'est pas pris en considération à chaque rentrée au moment où des mesures urgentes doivent être prises pour combler le vide et assurer une péréquation avec les autres régions du pays.